Monsieur le Cardinal,
Quel honneur pour nous de vous recevoir sur notre forum !
Vous êtes ici chez vous et Saint-Denis cimetière des Rois vous souhaite la bienvenue !
Et nous sommes heureux d'accueillir ainsi dans nos rang un ami de Russie. Voilà un lien tout trouvé puisque le duc de Richelieu, arrière-arrière petit neveu du Grand Cardinal, était l'ami du tsar Alexandre I° qui l'avait nommé à Odessa et en Ukraine dans les fonctions que l'on connaît.
LES MONTJOIES (suite)
Merci, cher Richelieu, d'avoir le premier abordé la question des montjoies.
Ces monuments si pittoresques étaient attachés jusqu'à la Révolution à la mémoire de la nécropole royale.
De fait, de nombreuses croix ornaient le trajet de Paris à Saint-Denis. Il faut donc distinguer les Montjoies des autres croix, comme l'a parfaitement fait notre ami Richelieu.
La croix de la place Panetière, le Christ situé à l'entrée de la ville de Saint-Denis (orné de dorures, sous un petit dôme recouvert d'ardoises et reposant sur des petits piliers de bois), la croix Penchée et une croix situé vers Aubervilliers (emplacement mal déterminé..) étaient de simples croix.
A l'inverse, trois montjoies se dressaient entre le couvent Saint-Lazare à Paris et le village de La Chapelle.
Cinq autres Monjoies se succédaient entre La Chapelle et l'abbaye de Saint-Denis.
En voici quelques unes :
Les socles du XIII°s étaient de plan hexagonal et étaient décorés de statues de rois.
Entre le pied et la colonne de la croix se trouvait une colonnade à jour dont le haut formait plusieurs arcades en mitres.
C'est dans ces niches qu'étaient représentés le roi Philippe III le Hardi et les autres seigneurs qui l'avaient accompagné revêtus de leurs habits de cérémonie.
Quatre des fûts de croix étaient ornés du monogramme des Bourbons (un "L" couronné) à la suite d'une restauration effectuée au XVII°s.
Dès 1765, la montjoie du village de La Chapelle fut démantelée.
En 1793, les cinq monjoies de la plaine du Lendit et de St Denis furent abattues en septembre et octobre. Celles de Paris venaient de l'être.
Gautier, qui en a laissé une description, explique que
" le motif de la destruction de ces croix vient de ce qu'elles étaient ornées considérablement de fleurs de lys, quoique d'ailleurs ces petits monuments fussent très bien faits et d'une architecture élégante, délicate et hardie ; lesquels attiroient les regards des amateurs curieux de beaux ouvrages gothiques. Mais enfin, on ne voulait plus voir aucune trace des emblêmes de la royauté ny de la religion catholique. Ces croix avoient été plantées à l'occasion du corps de Saint Louis qui fut porté par Philippe le Hardi son fils, et autres seigneurs, sur leurs épaules à Saint-Denis le vingt-deux mai 1271 sur veille de la pentecôte (...) Ces croix avaient été placées en mémoire des repos qui se firent dans le cours du trajet du transport du corps de Saint Louis à Saint-Denis et non pas, comme le disoit le peuple peu instruit, qui débitoit que cela indiquoit les poses que Saint-Denis fit lorsqu'il porta sa tête dans ses mains depuis Montmartre, lieu de son martyre, jusqu'au lieu nommé Saint-Denis qui prit son nom. (...)"