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"Baptistère de Clovis" ou sarcophage de Charles le Chauve ...ou... ? Cet objet aujourd'hui au Louvre (département des antiquités romaines), n'était pas à proprement parler dans les vitrines du trésor dont le contenu nous est si bien présenté par notre ami Saint Eloi. Mais il était lié à tous les objets historique prestigieux exposés dans la salle du trésor, comme le trône de Dagobert qu'un visiteur anglais du XVII°s affirme avoir vu posé sur l'une des vitrines du trésor.
On ignore sa date d'entrée à Saint-Denis mais une tradition la dit fort ancienne. Si les Grandes Chroniques de France en font un don du roi Dagobert (ce qui n'est qu'une légende), la première mention dans un inventaire sérieux remonte à 1634 (n°221).
Cette baignoire monolithe (49,5 cm de hauteur ; 169,5 cm de longueur ; 70 cm de largeur) de forme allongée, aux extrémités courbes, comprend sur les logs côtés rectilignes deux anneaux taillés dans la masse. Le décrochement du bord mouluré, en bas comme en haut, à la jonction des côtés, est mis en évidence par une fine arête verticale.
Elle est en porphyre rouge et remonte au Bas Empire romain.
Sa silhouette caractéristique se retrouve dans un tableau du Maître de Saint-Gilles (vers 1500) représentant le baptême de Clovis ou celui de Lisbius par saint Denis (Washington, National Gallery of Art).
En 1517, le notaire apostolique Matthieu Gilbert reprend également l'idée que cette baignoire a été utilisée pour le baptême de Clovis. On sait aujourd'hui que cette tradition est légendaire puisque les archéologues ont bien retrouvé dans les années 1990, sous la cathédrale de Reims, les vestiges du baptistère de pierre où vraisemblablement Clovis et ses guerriers se firent baptiser.
En revanche, il est possible que cette baignoire ait servi de sarcophage aux ossements de l'empereur Charles le Chauve au retour du corps de Nantua. Il aurait été découvert dans la basilique de Saint-Denis au XIII°s lors des exhumations ordonnées par saint Louis pour le réaménagement des tombes dans le choeur.
Selon Doublet, on l'utilisait pour le baptême des enfants de France.
Une chose est historiquement certaine : à partir du XVII°s, les moines de l'abbaye y préparaient l'eau bénite la veille de Pâques et de la Pentecôte
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