Les différents palais abbatiaux

Bonsoir , après plusieurs semaines d’absence , je reviens vers vous ayant enfin retrouvé le goûts d'écrire .Le sujet sur les palais abbatiaux est intéressant car si il y a eu plusieurs palais aucune description précise ne nous en est resté la seul personne qui fit des recherches fut madame Félicie d' Ayzac au XIX éme siècle .Et ce seront à l'aide de ces recherche que a partir de demain je vous ferait découvrir les différents palais abbatiaux souvenir d'une gloire éteinte .le sujet s'étalera en plusieurs partie et sur plusieurs jour ..

A demain pour le commencement du sujet .

Au plaisir

Bonsoir avant de débuter le sujet il est bon de rappeler que à l'origine l'abbé dormait avec les frères mais il avait une place a l'extrémité du dortoir pour surveiller l'ensemble sont lit était surélevé tout comme dans le cœurs il occupait la première stalle .C'st à partir du 8 éme siècle que la demeure de l'abbé devenue indépendante du reste du couvent sera de plus en plus un palais .
Le premier palais abbatial dont les manuscrit de saint Denis garde trace dans du début du 13 éme siècle sous l'abbatiat de Eude clément 8 éme successeur de Suger mais voyons ce que dit madame de Ayzac à se sujet .

Un exemple aussi exceptionnel ne pouvait avoir des imitateurs. Nous ne saurions affirmer que l'abbé Eudes de Clément huitième successeur de l'abbé Suger en l an 1228 ait été le constructeur du palais habité peu d'années tard par l'abbé Mathieu de Vendôme, mais ce que révèlent les comptes manuscrits des dépenses de l'abbaye c'est qu'en 1285 dernière année de ce dernier, il existait dans la clôture au voisinage des jardins un palais construit et orné avec une grande magnificence Deux gardiens veillaient l'un au grand portail de l' hôtel et l'autre à celui de l'appartement de l'abbé et recevaient tantôt quarante tantôt soixante sous tournois annuels pour leurs gages. Sur le grand portail de l'hôtel et juxtaposés à ce grand portail étaient assis des édifices qui comptaient au moins deux étages Les portraits des rois étaient peints sur les murs des loges ou galeries superposées l'une à l'autre qui appartenaient à ce palais et le fréquent retour de cette formule dans les comptes de l'abbaye Pro pictura regum aleyarum domini abbatis pro regibus et logiis reparandis pro regihus logiae oulogiarum domini abbatis pingendis semble indiquer qu'à chaque avènement, d'abbé ou de prince les images des derniers souverains étaient immédiatement placées à côté et à la suite des autres Ceux qui exécutaient ces peintures étaient des convers consommés dans l'art. les frères Henri Reginald ou Renaud de Chartres maître Jehan ainsi que ses fils . La construction des galeries ainsi ornées coûta en 1286 collectivement avec celle de la larderie de l'abbé cinquante quatre livres deux sous sept deniers tournois et huit autres livres quatre sous en 1287. Leur pavage la même année fut payé cent sept sous six deniers et elles furent reconstruites en 1335 sous le règne de Philippe de Valois par l'ordre de l'abbé Guy de Châtres pour la somme de vingt six livres quatorze sous six deniers tournois Le même palais abbatial avait auXIII éme et au XIV siècle sa chapelle particulière couverte pour la somme de dix sous en 1287 et dont la stalle abbatiale "sedes capelhe domini abbatis" taillée et sculptée à la même époque de la main de Jehan Malot revint à cinquante deux sous. En 1296 la chapelle abbatiale s'enrichissait d'un jubé pour une somme de cinquante sous tournois, en 1289 d'une autre chaire abbatiale (cathedra) pour la somme de trente sous. En 1376 maître Jehan Fourment menuisier confectionnait un nouveau banc abbatial. D'autres boiseries une table et des colonnes dont la destination n'est pas déterminée dans les mêmes comptes sortaient en 1286 de l'atelier de Jehan Malot pour décorer le même hôtel .

Nous continuerons la suite de la description demain
Au plaisir

Bonsoir , voici la seconde et dernière partie de la description du palais abbatial du XIII éme siècle .

Indépendamment de ses galeries décorées des portraits des rois, le palais abbatial ou tout au moins sa grande salle (aula) était orné de peintures qui avaient coûté en 1 296 la somme de soixante et dix sous pour restauration ou pour refacon. On voyait dans le palais abbatial l'appartement du roi orné et meublé avec recherche, la peinture de son candélabre coûta en 1285 la somme de cinquante sous et le hanap destiné au roi quarante huit livres dix huit sous en 1292. Les réparations fréquemment renouvelées à l'appartement royal témoignent du soin vigilant avec lequel il fut longtemps entretenu. Une tourelle qui avec le crénelage du mur de clôture du préau coûta en 1287 vingt huit livres douze sous tournois de main d œuvre et dix sept livres quinze sous comptés à Eudes de Montreuil .une tour massive carrée où était ménagée la cuisine et que défendaient un fossé et un pont levis munissait ce bel édifice; et la mention de cette tour parmi les constructions du palais de Bourbon dont nous parlerons tout à l'heure peut faire préjuger deux choses d'abord qu'elle survécut à la demeure qu'elle était chargée de défendre ou dont elle accusait au moins la haute suzeraineté et ensuite que le palais de Bourbon fut bâti sur un emplacement adjacent à celui de l'ancien ostel de l'abbé A côté de ces dépendances il ne manqua au logis abbatial du XIII éme siècle ni son bûcher ni ses écuries avec leurs divisions distinctes pour les chevaux de selle et pour ceux de trait ni ses deux escaliers ni sa charmille , ni son jardin différent de son préau et enclavé comme celui ci dans la muraille crénelée dont la réparation coûtait en 1290: la somme de trente six sous tournois. Nous ne saurions déterminer ce qu'était la verula de ce logis abbatial dont la construction consignée dans les comptes manuscrits de la grande commanderie collectivement avec celle du mur de clôture de son préau fut payée cent trente six livres dix sous huit deniers tournois. Les frères Jehan et Pierre lathomiers dans les officines de l'abbaye et les maîtres Nicolas et Clément dont le premier semble avoir compté au nombre des religieux travaillèrent dans le cours du XIII éme et du XIV siècle à l'entretien de ce même ostel .

Voici ce qui clôture donc la description du palais abbatial du XIIIéme siècle .

Au plaisir .

Bonsoir aujourd'hui, nous allons découvrir le palais abbatial de Alby. Construit pour Jehan II cardinal d'Alby en 1474. Mais maintenant il est temps de lire les écrits de madame d'Ayzac .

Nous croyons pouvoir assigner le titre de palais abbatial d'Alby au beau bâtiment élevé selon dom Doublet entre les années 1464 et 1474, par Jehan II cardinal d Alby dans le voisinage du cloître et aux voûtes duquel le chapeau de cardinal et les armes de cet abbé étaient sculptés.On voit en effet qu'en1510 sous le gouvernement de Pierre II Gouffier des travaux de consolidation venaient raffermir sur leurs bases ce que les Comptes manuscrits des dépenses du monastère et ceux de la grande commanderie nomment le vieil ostel abbatial et l'ancien logis des abbés expressions qui emportent l'idée de l'existence simultanée à cette époque d'un palais abbatial plus récent.Ces travaux coûtèrent des sommes énormes mais quel sacrifice n'eût on pas faits à la conservation des deux splendides galeries décorées des portraits des rois que nous avons vues complétées annuellement avec tant de soin et si fréquemment restaurées. Barthélemy Ollard maçon répara le vieil édifice le serrurier Michel Le Goust fut chargé des travaux de sa profession. Pierre, menuisier refit à l'usage du palais de l'abbé le vieux pont levis de l'ancien, dirigé côté du cloître renouvela tous les planchers et les supports de la tournelle abbatiale et des deux galeries des rois. Le couvreur maître Lescuyer donna ses soins à toiture et estoupa de canevas la croisée et la lucarne de la grande salle abbatiale,enfin les verrières de l'édifice meublées de vitraux neufs sur une surface verticale de cent dix neuf pieds par maître Vulfranc le couvreur le même qui salarié à seize livres annuelles venait de renouveler dans les verrières de la basilique une quantité de vitraux cotée à cinq cents livres tournois à la suite des dégâts fait au couronnement de la reine. Entre les années 1531 et 1568 des travaux de même nature se continuèrent sans interruption au même logis. Quentin Martin marchand de bois de construction, Louis Le Comte serrurier, Yves Môust maître potier facteur de carreaux à pavage et Jehan paveur en petits carreaux, Mathurin Huber couvreur, Valentin Le Gris sous voyer maçon, Sébastien Jamet et Jehan Guillemain maîtres maçons avec Fargues Guillemot charpentier, fournirent des matériaux, renouvelèrent, étayèrent successivement les appartements, le pavage, la grosse tour, le pont levis, le portail percé dans la tour, les ferrures, la couverture, les voûtes ainsi que les pignons et les combles du vieil ostel Le palais d'Alby dura peu, Louis II de Bourbon le premier des abbés commendataires rétablis au XVI siècle construisait dans la grande cour abbatiale deux ans après son avènement l'hôtel ou palais de Bourbon .

Au plaisir

Bonjour aujourd'hui nous allons découvrir le dernier palais abbatial construit avant le XVII éme siècle celui du cardinal de Bourbon .Mais sont histoire étant riche se sujet se fera en plusieurs partie .

1ére partie

Le palais de Bourbon était situé vis à vis la demeure que le grand chantre occupait au XVI éme  siècle ce qui n'en détermine guère l'emplacement, puisque les officiers claustraux cumulant alors plusieurs charges n'occupaient qu'un logis parmi ceux sur lesquels leurs fonctions leur donnaient des droits. Ces habitations isolées prenaient à chaque mutation le titre de l'attribution principale de celui qui l'habitait.Ainsi par exemple le nom de la chantrerie ,occupait au temps de la Fronde, la tour du Salut au rempart vers l'est,et à la fin du XVII éme siècle, attaché sur le plan de l'abbaye que nous donnons en tête de cet ouvrage à un édifice tout moderne, isolé au centre de la Cousture ,et qui n'eut jamais rien de commun avec cette tour. L'État des réparations et menues dépenses de l'abbaye entre les années 1531 et 1540, nous révèle sur le palais de Bourbon, dont Félibien vante la beauté et Doublet la magnificence sans entrer dans aucun détail quelques caractères physionomiques qu'on ne trouverait point ailleurs.

Vous découvrirez la suite prochainement  (source félicie d' Ayzac Histoire de l'abbaye de saint Denis tome II

Au Plaisir

Bonsoir voici la seconde partie du sujet consacré au palis abbatial du cardinal de bourbon nous y découvrirons sa situation géographique ainsi que un début de description .

Seconde partie  

Ce palais était situé, très près de l'ancien, dans la grande cour abbatiale et touchait au grand jardin de l'abbé et au bâtiment de l'ancienne Cène Par un trait de ressemblance avec l'ancien ostel des abbés dont on y avait reproduit quelques traditions architecturales, sa façade était munie d'une tour peut être la même que la vieille tour carrée de l'ancien et palais qu'on appelait comme celle là la tour carrée et la grosse tour abbatiale.La couverture ardoisée de celle ci étincelait aux feux du  jour tandis que le grand comble de l'édifice également couvert d'ardoises scellées par du fer et du plomb projetait vers le sol ses gargouilles, et ses ruisseau décorés et peints par Jehan de La Mare. Les deux portails de la cour abbatiale avaient des archivoltes taillées et ornementées au ciseau. Les parties voisines du comble étaient enrichies de corniches d' architrave,s de houppes et de rinceaux sculptés, par les maîtres tailleurs de pierre Guillaume et Jacques Valleroy, celui ci tailla les chapiteaux des pavillons de l'édifice et la taille des voussoirs et des pieds droits de la chapelle abbatiale placée sous le vocable de saint Louis fut confiée à Charles Hamont et à Reynault. François Guéroust et Laurent Gillon, charpentiers prêtèrent à la construction le concours de leur industrie. Richard ou Rinhart menuisier confectionna les châssis les vantaux des portes et les autres boiseries. Vastin serrurier fournit et posa les ferrures.

Au plaisir

Bonsoir aujourd'hui nous découvrirons la suite de la descrition du palais abbatial du cardinal de Bourbon.

Troisième partie

Le palais de Bourbon avait au moins une tournelle, il avait son oratoire particulier à l'usage de Monseigneur et différent de sa chapelle
Les ogives de l'édifice au nombre de six dans la chambre haute du roi étaient meublées de verrières à petits losanges, fournis par Jehan Duquesne marchand de gros verre à Marsigny en Normandie,le verrier en titre de l'abbaye Pierre Belin, les enchâssa dans des réseaux de plomb soutenus d'espace en espace par des armatures en fer dont on voit les clous portés par masses de six mille dans les comptes de l'abbaye. L'appartement du roi se composait à cette époque d'une chambre pour ce prince, et de deux autres salles qu'on tendait en totalité à chaque visite royale. On voit inscrite sous la date de l'an 1531, la dépense de quarante sous tournois comptés à un compagnon tapissier le 20 octobre, qui tapissa deux salles et une chambre dans le logis de Monseigneur lorsque l'on annonça la visite du roi François 1er  et la même somme à Tusolin manouvrier pour avoir tendu les tapisseries des salles et chambre dans le logis de Monseigneur, quand le roi vint au dit logis
Le capitaine des gardes du roi et ses officiers les plus affidés , couchaient dans l'appartement royal
Les états de de l'abbaye mentionnent une fourniture de vingt huit paires de draps de chanvre et de seize lits de plume fourni par Fleurant Desthors pour les chambres du roi dans le palais abbatial et dont le charroi revint à dix sous tournois.

La suite prochainement .

Bonsoir ,comme promis voici la suite de la description du palais abbatial du cardinal de Bourbon.

Les autres appartements étaient vastes et furent lambrissés par maître Richart ou Rinbart. Les deux galeries de l'ancien palais ornées de ces regrettables peintures qu'on a vues mentionnées plus haut, étaient remplacées dans le nouvel édifice par ce qui fut nommé la grande galerie neuve. Quatre portes donnaient accès dans la grande salle abbatiale, et le côté de l'édifice où se trouvait la chambre de la reine était muni de grosses clôtures en pierre dont les ferrures oeuvre du serrurier Vastin Le Goust coûtèrent la somme de huit livres dix sept sous tournois. Les pinceaux les plus renommés avaient apporté leurs tributs à la demeure abbatiale. Jehan de la Mare peignit les arches et les vantaux des portails ,les boiseries en général et l'étoffement des armoires. Des peintures plus délicates furent confiées à un autre talent d'élite, on vit dans la salle d apparat vingt et un grands médaillons faits et fourni par maître Geoffroy de la Roubys imagier du roi François I pour orner les pan de ses murs. Enfin le pavage de certaines salles était en briquetage peint, fabriqué par les peintres Philippe Poyreaux et Jehan de la Mare. Ces artistes en préparèrent pour la surface de quatre cent douze toises,pour le prix de quatre vingt douze livres seize sous trois deniers tournois et Jehan paveur en petits carreaux en fit la pose pour cinq sous. D'autres locaux tels que les salles et les deux chambres de la tour, les petites chambres de Monseigneur et d'autres salles et garde robes furent simplement tapissés d'un tissu de nattes tressées à Paris dans les officines des maîtres Jehan Germain et Jehan Crousson. L'année 1534 voyait achever dans le jardin de l'hôtel abbatial de Bourbon une galerie en pierre couverte d'ardoises ornée de sculptures sur ses parois et revêtue de lambris peints ainsi qu'une salle, et un cabinet d'agrément bâtis en pierre de Saint Fons venue à grands frais par la Seine . Dans l' appartement de l' abbé aurait dû être ménagé, celui de son grand chambrier ,religieux officier d'honneur que rien ne devait séparer du prélat; et qui remplissait près de lui les fonctions de l'ancien syncelle.Mais nous ne saurions affirmer que cet usage monastique ait reçu son application dans les palais des abbés commendataires du XVI et du XVII siècle.

Prochainement nous verrons l'ameublement et aussi l'histoire du palais abbatial.

Au plaisir

Bonsoir chers amis, continuons notre découverte du palais abbatial tout en faisant une petite évocation des gouts mobiliers du cardinal de Bourbon ,voici donc la suite du texte , toujours tiré du livre de madame d'Ayzac

Quant à l'ameublement de l'hôtel de Bourbon, il se ressentit des habitudes recherchées de ces prélats nés pour l'ordinaire au sein des grandeurs, et en contact perpétuel avec le roi et la noblesse. C'est là comme dans les logements d' apparat de ' hôtellerie, qu'on voyait ces sièges à haut dossier, qu'un art bizarre quelquefois mais exquis dans l'exécution découpait alors de dentelles, enrichissait de figurines, du fini le plus merveilleux, ou couvrait d'une luxuriante végétation, et ces dressoirs taillés à jour sculptés de fantaisies charmantes brodés de rinceaux déliés ou de délicates corolles, que nos maitres les plus habiles envient encore à l'art des cloîtres. On voit d'après ces renseignements fournis par des pièces originales que l'hôtel de Bourbon dut être une demeure princière: les jardins qui bordaient ses murs réunirent probablement tout le luxe de culture, qui faisait des jardins claustraux des lieux enchantés et leur galerie domina sans doute une de ces terrasses élevées dépendances ordinaires de ces sortes de résidences d'où la vue franchissant le rempart d'enceinte pouvait errer sur les campagnes et atteindre en liberté les lignes les plus lointaines de l'horizon, mais dès 1648 le palais abbatial de Bourbon était à peu près déserté L'abbé cardinal de Bourbon ne s'astreignait point à la résidence. Son palais sorte de hors d'œuvre ne fut pour lui et pour sa suite qu'un pied à terre passager et s'ouvrit principalement au roi, aux princes, et aux grands quand ils venaient dans l'abbaye. Ses portes se rouvraient encore dans les jours de convocations solennelles et de réunions d'apparat et sans doute le cardinal venait en faire les honneurs.
Dans le prochain chapitre nous verrons ce que fit le successeur du cardinal de bourbon de ce palais .

Au plaisir

Bonsoir voici la suite de l'histoire du palais du cardinal de Bourbon

L'hôtel de Bourbon paraît avoir été complétement délaissé à ce seul usage, dans l'intervalle de 1557 à 1574, par l'abbé Charles II de Lorraine successeur de l'abbé Ce prélat bercé dans le faste et ne trouvant pas l'hôtel de Bourbon à son gré usurpa sans contradiction l'infirmerie des religieux située à l'est de l'abbaye entre son propre jardin et la Platerie. La description de cet édifice se fera dans un autre sujet. Mais revenons au palais du cardinal de Bourbon. En 1593 le palais abbatial de Bourbon réparé autant l'avait permis le malheur des temps, fut souvent la résidence de Henri IV pendant le temps qui s'écoula jusque à l'entrée dans Paris. C'est de la que le jour fut fixé pour l'abjuration. Le dimanche 25 juillet le roi sortit en grande pompe pour se rendre à la basilique son cortège était sur toute la ligne qu' il parcourut à pied dans ville de Saint Denis, pour rejoindre le grand portail les maisons des rues étaient tendues de tapisseries et aussi le pavé couvert de jonc. Devant SM marchaient premièrement les cent suisses le tambour battant après M de Fontenay grand Prévost avec deux cents archers revêtus de leurs hoquetons écaillé d'argent et tissus de broderies ensuite la compagnie des gardes du corps françaises et écossaises avec douze trompettes fifres et clairons. Les cent gentilshommes suivaient après et puis plusieurs officiers des corps de justice des élus et du Chatelet de Paris, messieurs les président et lieutenant civil du trésor, de la cour des aides: chambre des comptes, de la cour du parlement du grand conseil et privé conseil, puis monsieur le chancelier messire Philippe de Hurault comte de Chiverny avec les officiers du sceau. Après suivaient un bon nombre tant de princes, de ducs, comtes ,barons ,chevaliers des deux Ordres du Roy aussi de Saint Jean de Jérusalem et autres seigneurs, au milieu desquels marchait le Roy vêtu d'un habits de taffetas blanc lequel entra en l'église entre les et dix heures du matin. A son arrivée parut une volée de pigeons qui voltigèrent quelque temps devant la porte dont l'on pris un bon augure suivant ce qui est porté en la sainte Écriture parlant des bons rois sequentur eum alites cæli. Comme le roi mit le pied sur la porte de l'églis, messire Roger lui déceignit son épée alors Sa Majesté s'avança et se prosterna aux pieds de sieur l'archevêque de Bourges avec une grande attention ,ébahissement, joie et commisération de tout le peuple qui voyait son Roi en cette grande obéissance et lequel était en telle abondance et affluence au dedans qu' au dessus et aux galeries de l'église , on fut contraint d'ôter une ceinture des vitres tout d icelle pour donner air et faire voir à ceux qui étaient sur les toits des chapelles et sur la couverture des voutes de la dite église. Henri IV passa au logis abbatial de Bourbon une partie des huit jours suivants, qui furent consacrés à l'exposition solennelle du saint sacrement dans la basilique et à des prédications sur le saint sacrement, de l'Eucharistie Un grand concours de population s'y pressa et le roi voulut y assister presque tous les jours.

La suite et fin prochainement

Bonsoir chers amis, voici aujourd'hui la fin de l'histoire du palais du cardinal de Bourbon .Sautons 17an et projetons nous pour le couronnement de Marie de Médicis dernière reine sacrée à Sai nt Denis.

la reine Marie de Médicis vint y descendre le 12 mai 1610 veille de son couronnement, tandis que l'appartement du grand prieur s'ouvrait pour le roi. Louis IV de Lorraine était le soixante septième abbé de Saint Denis et le cinquième dans la série des commendataires. En 1648 par un acte capitulaire les religieux recevaient de l'abbé Armand de Bourbon Conti les jardins du palais de Bourbon en ruine, et lui cédaient en échange les jardins de l'infirmerie et une partie de ceux du grand chantre assis sous les murs de son palais abbatial de Lorraine. Le cardinal Mazarin succéda au prince de Conti dans la série des abbés commendataires de Saint Denis et se montra rarement dans le monastère. Les apparitions de ces puissants maîtres de l'abbaye étant rares et toujours courtes, ils séjournaient moins que jamais dans le palais abbatial. En 1652 l'hôtel de Bourbon qui avait vu passer tant de pompes et que nul ne visitait plus chancelait sur ses vieilles bases, et respirait cette tristesse qui envahit si promptement les lieux désertés. Le 28 juin de la même année quand les discordes de la Fronde entraînèrent la reine mère et le jeune roi Louis XIV dans l'abbaye, cette résidence n'était plus en état d'accueillir ces augustes hôtes. En 1668 Jean François Paul de Gondy cardinal de Retz devenu abbé de Saint Denis et préoccupé un instant du dessein de se retirer dans cette abbaye, dédaigne l'hôtel de Bourbon. La vétusté de ses murailles la mélancolie qu'elles respiraient devaient blesser dans ses habitudes tout aristocratiques celui qui appelait dans ses rêves une solitude attrayante et non une austère prison. Il sollicite en conséquence et obtient du parlement de Paris un arrêt qui l'autorise à démolir l'hôtel de Bourbon, pour construire avec ses matériaux dans l'enceinte de l'abbaye une résidence digne de lui plaire et de le fixer. Mais les religieux alarmés peut être de ce voisinage futur plus que de la destruction d'un palais croulant qu'ils n'avaient jamais possédé réclament l'hôtel en péril, en 1668 Les religieux démolirent alors l'hôtel de Bourbon dont il n'est resté nulle trace.

Ainsi se termine l'histoire des différents palais abbatiaux .

Au plaisir