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Les tombeaux d'or et d'argent de Philippe Auguste et de Louis VIII le Lion Statue de Philippe Auguste, cathédrale de Reims Philippe II dit Auguste meurt le 14 juillet 1223 à Mantes. Le Roi ayant chassé les Anglais de la moitié Ouest de la France et détruit les domaines anglo-angevins, jouit alors d’une image glorieuse dans toute l’Europe. Pour tous, il est le vainqueur de Bouvines et le plus puissant monarque d’Occident.
Les moines de Saint-Denis le déclarent donc dignes de reposer dans le tombeau de Dagobert ou dans celui de l’empereur Charles le Chauve.
De fait, nous dit Guillaume Le Breton, source assez fiable, « une pierre recouvrait son corps à côté de celui de Dagobert ». Le Roi aurait été enterré au Sud du maître-autel.
Pourtant, une chronique composée par un ecclésiastique bien informé de Saint-Martin de Tours, et qui va jusqu’aux années 1225-1227, nous dit que Philippe Auguste était enterré devant le maître-autel. Le corps du Roi a donc été déplacé, sans doute après la mort de Louis VIII, à l’initiative de sa veuve Blanche de Castille. Celle-ci aurait envisagé d’ériger d’imposants tombeaux commémorant le roi Louis VIII et son père. Or, si la sépulture de Philippe Auguste se trouvait près de celle de Dagobert, il ne restait plus guère de place pour rassembler le père et le fils.
En outre, la perspective de devoir un jour trouver un emplacement pour Louis IX aux côtés de son père et de son grand-père, a emporté la décision.
La sépulture des trois rois dans la croisée du transept était la meilleure solution.
Louis VIII, roi de France, Musée de Versailles C’est là que deux somptueux tombeaux furent érigés pour Philippe Auguste et Louis VIII au milieu du XIII°s.
Celui de Philippe Auguste est le premier cité dans les chroniques.
Richer de Senones, qui écrit entre 1254 et 1260, ne mentionne pas encore le monument dédié à Louis VIII mais est très impressionné par le « tombeau en argent doré avec de nombreuses images » de Philippe Auguste.
Le Ménestrel de Reims (vers 1260) ne décrit, lui aussi, que le tombeau du père : « tombe de fin or et d’argent où il est tresgeteiz comme rois ; et sont quarante-huit evesques en quatre costeiz de la tombe, enlevei et figurei comme esvesque, revestu si comme pour chanteir messe, les mitres en chiés et les croces es mains. »
Le tombeau de Louis VIII apparaît un peu plus tard, dans une chronique se terminant en 1272 et décrivant les "mauseola" du roi et de son père comme étant « merveilleusement façonnés en or et argent » et « resplendissants ».
Il est difficile de savoir à quoi ressemblait exactement les deux tombeaux centraux.
Mais les rares descriptions dont nous disposons fournissent une impression semblable à la représentation ci-dessus.
Il s'agit ici du tombeau de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, postérieur d'un siècle et demi à ceux de Philippe Auguste et de Louis VIII... mais il n'est pas impossible qu'il s'inspire de ceux des deux grands rois - à ceci près que ceux-ci étaient en argent doré et non en marbre. Ces tombeaux ont été détruits, avec celui de saint Louis, sous l’occupation anglaise entre 1420 et 1435. L’or et l’argent ont été fondus pour les besoins de la guerre en France menée par le roi Lancastre Henri VI et son oncle Bedford.
Après la fin de la guerre de Cent ans, il ne restait plus au sol que trois dalles marquant l’emplacement de ces somptueux sépulcres.