Saint-Denis, cimetière des Rois
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Forum consacré aux tombeaux royaux de la basilique de Saint-Denis
 
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 Qu'attend-on pour classer Saint-Denis au patrimoine mondial de l'UNESCO ?

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Linceul royal
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Linceul royal


Messages : 244
Date d'inscription : 23/03/2011
Localisation : Abbaye de Saint-Denis

Qu'attend-on pour classer Saint-Denis au patrimoine mondial de l'UNESCO ? Empty
MessageSujet: Qu'attend-on pour classer Saint-Denis au patrimoine mondial de l'UNESCO ?   Qu'attend-on pour classer Saint-Denis au patrimoine mondial de l'UNESCO ? Icon_minitimeJeu 28 Avr - 17:17

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Qu'attend-on pour classer Saint-Denis au patrimoine mondial de l'UNESCO ?

Le projet d’inscrire la basilique de Saint-Denis et sa nécropole royale au patrimoine mondial de l’UNESCO semble bloqué alors que la basilique est la première église au monde construite dans le style gothique.

Pourquoi ce scandale ?

Depuis 1996, la basilique de Saint-Denis est certes inscrite sur la "liste indicative" présentée par la France à l'Unesco en vue de l'inscription de sites et de monuments au Patrimoine mondial de l'humanité.
La liste du patrimoine mondial, ou patrimoine de l'humanité, est établie par le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco. Le but du programme est de cataloguer, nommer, et conserver les biens dits culturels ou naturels d’importance pour l’héritage commun de l’humanité.

Le programme fut fondé avec la Convention Concernant la Protection de l’Héritage Culturel et Naturel Mondial, qui fut adoptée à la conférence générale de l’Unesco le 16 novembre 1972. 187 États parties ont ratifié la convention et, à ce jour, 911 biens, répartis dans 151 pays, sont inscrits sur la liste.
La France compte 35 sites et monuments inscrits au Patrimoine mondial et arrive en 4ème position derrière l'Italie (45 sites), l'Espagne (42 sites) et la Chine (40 sites).

L'écart montre que la France ne sait pas toujours bien défendre ses dossiers, malgré l'extraordinaire richesse de son patrimoine.

Pour faire inscrire un site, la première chose que le pays doit faire est de dresser un inventaire des sites naturels et culturels les plus importants situés à l’intérieur de ses frontières. Cet inventaire est appelé la "liste indicative" et constitue un état prévisionnel des biens que le pays peut décider de proposer pour inscription au cours des cinq à dix années à venir ; antichambre de la liste du patrimoine mondial, la liste indicative peut être mise à jour à tout moment. C’est une étape importante, car le Comité du patrimoine mondial ne peut étudier une proposition d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial si le bien considéré ne figure pas déjà sur la liste indicative. C'est bien le cas pour Saint-Denis.

La basilique de Saint-Denis a été présentée en raison de son importance historique mais aussi de son intérêt architectural de premier ordre : elle est en effet souvent présentée comme le premier édifice religieux construit dans le style gothique.

Les biens proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial sont évalués par deux organisations consultatives indépendantes, désignées par la Convention du patrimoine mondial. C'est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial qu’appartient de prendre la décision finale concernant une inscription. En 2010, deux sites français ont été inscrits : la cité épiscopale d'Albi et les pitons et cirques naturels de La Réunion.

Depuis 1996, le dossier de la basilique est en souffrance, au fond de la liste indicative -dont c'est le plus vieux dossier français- dans une indifférence quasi générale. Pourtant, le temps passe et l'état du bâtiment n'a cessé de se détériorer depuis 30 ans.

Les causes ?
- La réfection de la façade sud n'a commencé que récemment, la pierre et les portails romans de la façade ouest restent dans un état lamentable, des vitraux ont été remplacés en 2003 par du plastique.

- La présentation des gisants (sur simple blocs de pierre ) remonte à la simplification opérée par Formigé à la fin des années 1950 et a mal vieillie. Sa médiocrité met très mal en valeur les gisants du transept.

- Il n'y a aucun musée consacré sur place à l'historique et au patrimoine de la nécropole royale.

- Sous l’effet des travaux de prolongement de la ligne 13, qui ont profondément modifié le cours de rivières souterraines, le sanctuaire royal a été miné par une série d’infiltrations dont l’action se conjugue à la dissémination des sels de salpêtre et à la pollution moderne. Le caveau central et son soubassement ont certes été réparés il y a deux ans. Mais l'alerte a été significative.

- Le chantier de fouilles archéologiques du sous-sol est arrêté depuis la fin des années 1990.

- Les autorités culturelles françaises ne font pas assez d'efforts pour faire connaitre la basilique qui demeure trop souvent à l'écart des circuits des tour operators. Mais les Français eux-mêmes connaissent peu Saint-Denis. Le projet de reconstruction de la flèche Nord, idée lancée en 1992, avait certes refait parler du site il y a 20 ans. Mais le désintérêt des pouvoirs publics et le silence qui a suivi est révélateur du peu de priorité accordé au site.

On comprend d'autant moins l'incurie des acteurs en charge de ce dossier que les retombées locales de l'inscription d'un site sur la liste de l'Unesco sont toujours considérables : multiplication du nombre de visiteurs, nouvelles subventions, développement du mécénat, etc.


Voici le commentaire sur Saint-Denis trouvé sur le site de l'UNESCO :

"La cathédrale de Saint-Denis, autrefois basilique royale de Saint-Denis, occupe une place exceptionnelle dans l'histoire de l'architecture gothique, chacune des grandes étapes de sa construction constituant une révolution artistique et technique. Elle occupe aussi une place tout à fait particulière dans l'histoire nationale puisque du XIIIe siècle à la Révolution française la basilique fut la nécropole royale. Saint-Denis se trouvait au Bas-Empire sur la voie romaine qui allait de Lutèce à Beauvais. Un grand cimetière se développa autour des restes de Saint-Denis, premier évêque de Paris. Les fouilles ont confirmé l'existence d'une basilique à l'époque merovingienne, qui fut dotée richement par le roi Dagobert. Plusieurs basiliques se succédèrent sur les lieux à l'époque carolingienne puis capétienne. C'est l'abbé Suger qui en décida la reconstruction. Son œuvre fut poursuivie au XIIIe siècle par l'architecte Pierre de Montreuil.

L'édifice, tel qu'il se présente aujourd'hui, a 108 mètres de long., 29 mètres de hauteur, le transept est large de 39 mètres. Sous les tours de la façade, le narthex, qui date de Suger, a conservé ses voûtes sur croisée d'ogives et admirables chapiteaux. La nef, œuvre de Pierre de Montreuil offre un développent exceptionnel: ses doubles collatéraux permettent d'accueillir les tombes royales selon la volonté de Saint Louis. Le bras nord du transept s'ouvre par un portail de 1170-1180, réemployé au XIIIe siècle. Le bras sud du transept est orné d'un Jugement Dernier, œuvre de très grands sculpteurs. Les parties hautes du chœur ont été reprises au XIIIe siècle, mais le déambulatoire date de l'abbé Suger. Il est d'une surprenante légèreté.
Il ouvre sur neuf chapelles rayonnantes peu profondes et intimement liées par leur volume à celui du déambulatoire.

L'emploi de la voûte sur croisée d'ogives, l'importance de la surface vitrée caractérisent la première campagne de construction et font de Saint-Denis un chef de file des églises gothiques. 15 panneaux anciens ont été remontés dans des verrières modernes.

Les premiers tombeaux sculptés furent mis en place au XIIIe siècle. Ceux de la Renaissance, œuvre de Germain Pilon et autres sculpteurs français sont justement célèbres. La présentation actuelle réunit non seulement les tombes royales qui étaient historiquement à Saint-Denis mais aussi celles qui revinrent en 1816 du Musée de Lenoir et qui provenaient de Saint Germain des Près, de Royaumont, etc. C'est sans doute le plus grand ensemble au monde de monuments funéraires.

Les bâtiments conventuels adjacents sont de Robert de Cotte. Ils sont affectés depuis l'Empire à l'Institution d'Education de la Légion d'Honneur.
"

Trois des six critères culturels ont été sélectionnés pour Saint-Denis par l'UNESCO :

n°1) représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain ;

n°2) témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;

n°4) offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine.


De l'espoir ?
- La restauration des façades Sud - les plus atteintes en raison de la pollution industrielle amenée durant 150 ans par les vents depuis la plaine du Lendit - a bien commencé. Une travée est même resplendissante.

- La restauration de la façade Ouest est annoncée et les études sont menées par l'architecte en chef des Monuments historique Jacques Moulin.

- Les mêmes études vont être menées pour la rosace Sud, actuellement déposée.

- Les vitraux du XII°s (chevet) ont été déposés en 1996. Il semble difficile, selon Patrick Monot, de les remonter tant ils sont fragiles; il faudra sans doute faire des copies à l'identique (car l'actuelle présentation provisoire - panneaux plastiques - est terne et ne trompe personne).

- Les actuels administrateurs de la basilique, Patrick Monot (administrateur depuis 2008) et Serge Santos (administrateur adjoint) font preuve d'un bon dynamisme pour faire mieux connaître le monument. Ils appellent de leurs voeux la constitution d'un musée de l'oeuvre et organisent expositions et conférences dans la basilique même, en plus des visites.

Voici leurs propos relevés par le Journal de Saint-Denis
http://www.lejsd.com/index.php?s=21&l=fr&t=lejsd2&js=no&cache=1&a=showarticle&r=11232&art=11232&divpar=main&divid=main_1&divcode=mainBox



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