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L'autel majeur de l'abbatiale au Moyen Age,
selon la "Messe de Saint Gilles"Peinture du Maitre de Saint Gilles montrant le roi/l'empereur, l'abbé,
le retable et la croix de Suger, ainsi que l'église en l'abbaye de St-Denis.
Paris, vers 1500
The National Gallery, London Un épisode de la légende de Charlemagne raconte comment un ange apporta à l’empereur, au cours d’une messe célébrée par saint Gilles, l’absolution d’un péché du souverain inscrite sur un parchemin.
Le peintre situe la scène miraculeuse devant l’autel majeur recouvert de riches tentures.
Ce tableau constitue donc une source de premier ordre sur l’organisation de cet espace à la fin du Moyen Age. On y trouvait une succession spectaculaire d’autels, de croix monumentales et de tombes, marquant l’axe du chœur liturgique. Selon la tradition dyonisienne, c’est le pape Etienne II qui aurait consacré le 28 juillet 754 l’autel majeur ou grand autel, dédié aux apôtres Pierre et Paul. Dans l’église carolingienne, il s’élevait directement à l’Ouest de l’abside dont la crypte abritait les reliques des martyrs . Suger le désigne comme autel des saints martyrs « sanctorum martyrium altaria », autel du Saint Sauveur « sancti Salvatoris altare », ou autel principal « principale beati Dionysii altare.
Charles le Chauve l’avait orné par devant du fameux panneau d’or repoussé et gemmé que Suger fit compléter sur les trois autres côtés. Au-dessus de la table d’autel s’élevait la célèbre croix dite de « Saint Eloi ».
A la suite d’un remaniement, sans doute au XV° s., le panneau d’or de Charles le Chauve qui ornait le devant de l’autel, fut monté en retable.
Dans la ville, la fouille du dépotoir d’un orfèvre de la fin du XIII°-début du XIV°s. a livré un fragment d’émail cloisonné qui a pu être comparé au panneau d’or, sans toutefois lui être attribué avec certitude.
L'autel matutinal.
Derrière le retable d'or donné par Charles le Chauve et la croix dite "de Saint Eloi"
se trouvait la châsse renfermant les reliques de Saint Louis.
Dessin de Violet-le-Duc Au dessus du retable se dresse la grande croix d’orfèvrerie cloisonnée de saint Eloi.
Dans le fond, on aperçoit le ciborium qui supportait la châsse de saint Louis. Charles VI l’avait offerte à l’abbaye ; elle fut montée en 1398 sur le ciborium derrière l’autel majeur.
Sur la droite du tableau, on reconnait une partie du tombeau de Dagobert I°.
Une balustrade en bois sculpté ferme le chœur élevé au-dessus de la crypte.
Deux portes sont indiquées derrière l’autel ; l’une permet d’accéder à la chapelle Saint-Démètre de la crypte et l’autre au chœur supérieur.
On remarquera que l'empereur est ici représenté couronné avec la Sainte Couronne de France et non pas celle du sacre (détruite au moment des guerres de religion) qui lui ressemblait fort.
Nous devons cette information à notre cher Saint Eloi qui l'a trouvée dans le livre de Bernard Morel. La disposition des pierres en est différente. Et les arceaux représentés sont ici de fantaisie.
(La réponse de Saint Eloi est au lien suivant, dans le sujet sur le sacre des reines à Saint-Denis :
https://saintdenis-tombeaux.1fr1.net/t26-le-couronnement-des-reines-de-france-a-saint-denis-un-demi-sacre )
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