Cher ami voici se que j'ai trouvé sur wikipédia concernant l'abbaye de saint Antoine des champs je recopie l'intégralité du texte .
Abbaye Saint-Antoine-des-ChampsL’abbaye Saint-Antoine-des-Champs, plus généralement appelée abbaye Saint-Antoine aujourd’hui transformée en l’hôpital Saint-Antoine (dans le 12e arrondissement de Paris), fut au centre du développement du faubourg Saint-Antoine, dont l’activité joua dans l’Histoire un rôle de premier plan.
Moyen ÂgeJusqu’au XIIe siècle, l’actuel emplacement de l’hôpital Saint-Antoine n’est que fourrés et marais. Seule une antique voie romaine, reliant le centre de Paris à Meaux et Melun, traverse l’endroit, baigné par les ruisseaux qui descendent des collines de Ménilmontant ou de Belleville.
En 1198, Foulques de Neuilly, curé de Saint-Baudile (à Neuilly-sur-Marne), prédicateur de la quatrième croisade pour le compte du pape Innocent III, fit construire un petit ermitage pour femmes dépravées au milieu des marécages.
En 1204, le couvent est transformé en abbaye d’obédience cistercienne, sur l’initiative d’Eudes de Sully, à la même époque que l’abbaye de Port-Royal, fondée un peu auparavant. Il est fortifié et l’eau des fossés est amenée de la Seine par des canaux. Des hommes d’armes assurent sa défense sous les ordres directs de l’abbesse, que l’on surnomme « la Dame du Faubourg ». Son église est consacrée à saint Antoine. De style gothique, sa nef est flanquée de bas-côtés et d’un chevet et surmontée d’une flèche. Pierre de Nemours, cousin et successeur d’Eudes, s’occupera sérieusement de l’abbaye. Guillaume de Seignelay fondera en 1210 l’abbaye des Îles à Auxerre avec des moniales venant de Saint-Antoine-des-Champs.
1209-1218, des personnages de grandes familles : Montfort, Mauvoisin, Beaumont font partie des généreux donateurs de l’abbaye. Robert Mauvoisin fonde une chapelle à Saint-Antoine où il fut inhumé. Également la parentèle de ceux-ci, les Cressonsacq, Aulnay, Garlande
En 1229, le roi Louis IX érige le lieu en abbaye royale. Les faveurs royales dont bénéficient les religieuses rejaillissent sur tout le faubourg. De nombreux artisans se pressent aux abords de l’abbaye mais demeurent néanmoins sous la coupe de corporations parisiennes. Peu à peu, les marécages sont asséchés puis cultivés. En outre, la proximité de la Seine permet l’approvisionnement en bois et encourage l’installation de professionnels du meuble.
Le 18 août 1239, Saint Louis expose dans l’enceinte de l’abbaye la Sainte Couronne d’épines qu’il a acquise de l’empereur de Constantinople, Baudoin II. Il la porte par ailleurs lui-même dans sa précieuse cassette lorsqu’il fait son entrée dans Paris par la porte Saint-Antoine.
En 1261, Louis IX confirme une loi d’un de ses prédécesseurs, Louis VI Le Gros, sur le vagabondage des cochons, mais en exempte l’abbaye Saint-Antoine, qui pourra ainsi laisser aller ses porcs, à condition de les munir d’une clochette marquée d’une croix afin qu’on les reconnaisse.
Renaissance et siècle des LumièresEn 1471, l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs bénéficie de la part du roi Louis XI d’un rare privilège : l’affranchissement de la tutelle des corporations. Ainsi exemptés de lourdes taxes, les artisans s’installent autour de l’abbaye. Pendant plus d’un siècle et demi, le faubourg met à profit cet avantage pour s’écarter des modèles jusque là sévèrement règlementés et la profession commence à utiliser d’autres bois que le chêne.
Au milieu du XVIIe siècle, l’abbesse, parfois de sang royal, avait en son fief une cinquantaine de rues. L’abbaye elle-même ne pouvait accueillir plus d’une vingtaine de jeunes filles, à qui l’on offrait, hormis l’éducation, le chauffage et le blanchissage, mais elle s’occupait néanmoins d’approvisionner le quartier. Son enceinte fortifiée lui permettait aussi d’accueillir les habitants du bourg, ce qui ne l’empêcha pourtant pas toujours d’être forcée et pillée.
En 1767, deux ailes sont ajoutées au bâtiment paroissial par Samson‑Nicolas Lenoir, architecte qui procédera parallèlement à la création du quartier d’Aligre, à partir des terres cédées par l’abbaye, cette dernière profitant de la spéculation immobilière. En 1788, l’abbaye Saint-Antoine arrive en tête des revenus dans les abbayes de femmes avec 40 000 livres. Par décret du 28 février 1790 la supérieure donne procuration générale et spéciale à André Guibert, négociant pour déclarer devant Barthélémy le Coulteux de La Moray, lieutenant maire de la ville de Paris que les revenus de l’abbaye étaient de 75 285 livres, 15 sols et 2 deniers provenant des loyers des maisons de Paris, des étaux de boucherie, des redevances des grains de Paris et Montreuil, de rentes viagères et que les charges étaient de 32 119 livres, 12 sols et 10 deniers, mais qu’il y avait une dette de 78 195 livres, 10 sols. La loi du 13 février 1790, supprimant les vœux monastiques, il fut procédé à un recensement pour savoir ce qu’on allait faire des religieuses. Le 25 mars 1790 il y a à Saint-Antoine : vingt-cinq religieuses de chœur, dont cinq sont absentes : une dans sa famille, deux au no 77 du faubourg Saint-Denis, une autre à l’abbaye d’Andrécy-en-Brie et la cinquième à la communauté du Grand Charonne. Douze sœurs converses y compris une agrégée de 88 ans 1/2, trois d’entre elles dans leur famille, la plus âgée à 82 ans 1/2, la plus jeune sœur Augustine de Vergèses 21 ans et ses deux sœurs Marie-Marguerite de Vergèses 28 ans, Catherine Justine de Vergèses 25 ans ; suivront deux autres recensements en mai et juillet 1792.
LES ABBESSEL’abbaye fut en tout dirigée par quarante-deux abbesses, toutes puissantes dames du faubourg.
1212-1214 : Théophanie
1214-1221 : Agnès Ire
1221-1233 : Amicie Ire (déclare en février 1225, qu’elle n’a à ce jour perçu qu’une rente de 9 sous sur le terroir de Saint-Merry)
1233-1240 : Agnès II Mauvoisin de Cressonsacq (fille de Raoul IV Mauvoisin et veuve de Guillaume de Gerberoy et de Dreu II de Cressonsacq, (1233-1240), mère de trois enfants dont : Robert de Cressonsacq qui sera évêque de Beauvais de 1237 à 1248)
1240-1253 : Amicie II de Briart de Villepêche
1253-1255 : Jeanne Ire
1255-1256 : Guillemette d’Aulnay
1256-1267 : Jeanne II
1267-1275 : Philippa
1275-1287 : Agnès III
1287-1295 : Héloïse Ire de Moncy d’Aunoy
1295-1298 : Laure de Tressemane
1298-1304 : Gillette de Beaumont
1304-1318 : Alix de La Roche
1318-1324 : Héloïse II Allaire
1324-1331 : Marguerite Ire Petit
1331-1338 : Pétronille Ire de Condé
1338-1359 : Ameline de Bourdon
1359-1372 : Marguerite II d’Allemand
1372-1381 : Drocque de Bourgoigne
1381-1396 : Jeanne III du Pont
1396-1416 : Jacqueline de Chanteprime
1416-1417 : Marguerite III
1417-1419 : Pétronille II Le Duc
1419-1440 : Emerentienne de Calonne
1440-1489 : Marie V de Gouy
1489-1497 : Jeanne IV Thibousé
1497-1502 : Anne Ire Martine Baillet de Villiers (fille de Jean II Baillet, conseiller de Louis XI)
1502-1525 : Isabelle Simon
1525-1554 : Jeanne V de Longuejoüe (elle a le droit de basse et haute justice)
1554-1572 : Marguerite IV d’Artois de Vaudetar
1572-1595 : Anne II de Thou
1595-1596 : Jeanne VI Camus de Pontcarré
1596-1597 : Madeleine Ire Brûlart de Sillery
1597-1600 : Jeanne VII du Puy de Vatan
1600-1636 : Renée de La Salle
1636-1652 : Marie II Le Bouthillier de Chavigny (elle a laissé ses armoiries comme emblème de la faculté de Médecine de Saint-Antoine : « D’azur à trois fusées d’or rangées en fasce » avec en plus la crosse abbatiale qui supporte ce blason)
1652-1681 : Madeleine II Molé de Champlâtreux (entre en fonction en 1653 en présence d’Anne d’Autriche, fille de Mathieu Molé, premier président du parlement de Paris au XVIIe siècle, et de Renée de Nicolaÿ sont épouse. Il avait développé des idées de luttes contre la pauvreté au contact de son ami Vincent de Paul)
1681-1686 : Françoise Molé de Champlâtreux (sœur cadette de la précédente, elle est coadjutrice de sa sœur aînée dès 1653)2
1709-1723 : Marie III Madeleine de Mornay de Montchevreuil
1723-1760 : Marie IV Anne-Gabrielle-Eléonore de Bourbon-Condé (fille de Louis III de Bourbon-Condé)
1760-1790 : Gabrielle-Charlotte de Beauvau-Craon (elle appartenait à la famille de Beauvau, importante famille aristocratique de Lorraine. Elle est née le 29 octobre 1724 à Lunéville. Son père était Marc, Prince de Beauvau-Craon, sa mère Anne Marguerite de Lignéville. C’est elle qui fit percer aux frais de l’abbaye cinq rues dont : les rues Beauvau, Aligre et Lenoir (architecte), sur les dépendances de l’abbaye, entre leur jardin et l’hospice des enfants trouvés en donnant ce terrain en 1776 à Chomel de Cerville pour y installer ce marché. C’est à la même époque en 1777 qu’elle fit transporter le marché à foin et paille qui se trouvait en face son monastère à l’angle des trois rues nouvellement percées. Elle en était la marraine par lettres patentes de Louis XVI et donna son nom au marché Beauvau.)
L’hôpital Saint-AntoinePar décret du 11 février 1791, l’abbaye Saint-Antoine est déclarée bien national. Évacuée par les religieuses, elle devient sous la Convention l’hospice de l’Est, d’une part pour pallier le manque d’hôpitaux dans cette partie de la capitale, d’autre part pour remercier les habitants du quartier pour leur rôle actif dans les événements révolutionnaires.
L’église Saint-Antoine est rasée en 1796. C’est l’architecte Clavareau qui est chargé de l’aménagement de l’hospice. Il lance la création de deux ailes supplémentaires mais est vite arrêté par le manque de budget. L’hôpital, comportant deux salles de 72 lits (une pour les femmes, une pour les hommes), n’a pour équipe médicale qu’un seul médecin, un pharmacien et une quinzaine d’infirmières. L’établissement change de nom en 1802 et devient l’hôpital Saint-Antoine.
Il faudra attendre 1811 pour que les Hospitalières de Sainte-Marthe de Beaune, auxquelles est confié l’hôpital jusqu’en 1881, organisent la distribution des soins et des médicaments. L’agrandissement des locaux se poursuit et les conditions d’hygiène s’améliorent. En 1842, l’hôpital comporte 320 lits pour une capacité d’accueil trois fois plus importante qu’à l’ouverture.
De grands noms de la médecine en feront à la fin du XIXe siècle un des hôpitaux les plus renommés : Georges Hayem, Marcel Lermoyez, Brissaud et Ballet, Antoine Béclère, etc.
De l’ancienne abbaye, il ne reste que le pavillon de l’Horloge, vestige du cloître, et l’insigne de la faculté Saint-Antoine qui reproduit le sceau d’une des abbesses de Saint-Antoine, Marie de Bouthillier, gravé dans une pierre de l’édifice en 1643 : « d’azur à 3 fusées d’or rangées en fasce supporté par une crosse d’or ».
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Vue de l'abbaye royale St Antoine des Champs d'après le plan de Turgot ; Plan de l'abbaye royale de St Antoine des Champs d'après le plan de Verniquet ; Plan de l'hospice du petit St Antoine d'après un plan conservé aux Archives nationales
Malheureusement on ne parle point des tombeaux qui y étaient conservé.
Au plaisir.