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Les tombeaux des « rois maudits » - n° IV
Charles IV le Bel (1295-1328), roi de France et de Navarre de 1322 à 1328 –
et son épouse la reine Jeanne d’Evreux
La lignée des Capétiens directs s’éteint avec le dernier des fils de Philippe le Bel, Charles IV le Bel qui meurt le 1° février 1328.
Charles IV, le dernier des Capétiens direct... 1) Charles IV, troisième fils de Philippe IV, succéda à son frère Philippe V qui n'avait pas d'héritier mâle.
Il régna de 1322 à 1328.
Le gisant de Charles IV est une répétition de celui de Louis X : même costume, même ajustement, même ressemblance avec leur père Philippe le Bel. Il y a toutefois dans la physionomie des différences, même légères, que l'artiste a voulu mettre en valeur pour fixer l'individualité des personnages.
Philippe IV et ses trois fils, notait Guilhermy, appartenaient à une "race élégante et vigoureuse". Les quatre étaient des hommes de belle taille et de forte constitution. Les traits principaux de la reine Isabelle d'Aragon se retrouvent sur le visage de son fils Philippe le Bel et sur ceux de ses petits-fils.
2) L'épouse de Charles IV : la reine Jeanne d'EvreuxEntre les tombes de Philippe V et de Charles IV, on laissa un espace pour la troisième épouse de Charles, Jeanne d’Evreux (+1371)
De gauche à droite : Philippe V, Jeanne d'Evreux, Charles IV Ce n'est qu'un 1839 que ce gisant a quitté le magasin où elle gisait depuis plus de 20 ans pour revenir prendre place après du roi Charles son mari, à son emplacement d'origine. Jusqu'alors un écriteau lui donnait faussement le nom de Jeanne de Navarre.
Son costume est analogue à celui des autres reines. Sa couronne fleuronnée, un voile cernant les contours de la face ; l'autre retombant de chaque côté de la tête. L'étoffe laisse sentir les ondulations de la chevelure.
La robe s'ouvre sur les côtés, au dessus des hanches, et montre le vêtement intérieur.
Le manteau, posé sur les épaules, s'ouvre entièrement par devant ; il est retenu par un cordon auquel se porte la main gauche. Le bras droit qui portait un sceptre a été brisé. On l'a refait. Sous les pieds courent deux chiens portant des colliers à grelots. L'un tient un os, l'autre poursuit le premier pour en avoir sa part !
Leur épitaphe, avant 1793 et sa destruction, disait : "
Cy gist le roy Charles roy de France et de Navarre fils du roy Phelipe le Bel qui trespassa lan MCCCXXVII veille de la chandeleur et madame la royne Johane sa caompaigne fille de noble pnce mons. Loys de France jadis comte devreux."
Jeanne mourut 43 ans après son mari en 1370. L'absence de la date de sa mort sur l'épitaphe donne à penser que l'inscription, le gisant et le tombeau furent faits de son vivant, aussitôt après le décès du roi Charles IV.
A sa mort en 1328, Charles IV ne laissait aucun héritier mâle.
Les Grands du royaume portèrent sur le trône son cousin Philippe VI de Valois, petit-fils de Philippe III et neveu de Philippe IV le Bel.
Mais Edouard III, roi d'Angleterre et petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle de France, finit par revendiquer lui aussi le trône des lys en déclarant la guerre à son cousin Valois.
L'extinction des Capétiens directe provoqua donc la Guerre de "Cent ans"...
Profanation des sépultures : Le jeudi 24 octobre 1793 (3 brumaire an II ), les révolutionnaires ouvrirent le tombeau du roi. Charles IV le Bel avait un tombeau de pierre tapissé intérieurement de plomb, fermé par une forte lame soudée sur des barres de fer ; le tout recouvert d'une longue et large pierre plate. Le roi portait une couronne et un sceptre surmonté d'un oiseau de cuivre doré.
Le lendemain vendredi 25 octobre (4 brumaire an II), on s'occupa de la tombe de Jeanne d'Evreux. Mais les ouvriers s'aperçurent à leur grande surprise que le tombeau avait déjà été pillé (au mois d'août ? La veille ?) : la tête du squelette manquait et le tombeau était brisé en trois morceaux, les lames de plomb ayant été arrachées...
Les squelettes furent jetés dans la fosse commune au Nord de la basilique.
On peut constater que le contenu des tombeaux était à cette époque toujours le même : inhumation dans un sarcophage de pierre, l'intérieur bordé de plomb.
Ce n'est qu'au XV° siècle que les cercueils de plomb remplacèrent les cuves de pierre.