Bonsoir aujourd'hui nous allons découvrir le dernier lieu de repos de la reine Ingeburge de Danemark seconde épouse de Philippe Auguste mais aussi la plus mal traitée par celui -ci .De la dalle funéraire de la reine ils ne nous reste que des dessin de gaignière et de Montfaucon celui-ci ayant été détruit à la révolution .
Mais avant toute chose découvrons qui était cette reine mal aimée .
Biographie Née en 1174, elle est la fille de Valdemar Ier, "le grand", roi du Danemark et de Sophie de Polock.
Le 14 août 1193 en la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, Ingeburge devient reine de France en épousant le roi Philippe II "Auguste", veuf d'Isabelle de Hainaut. Sa dot est fixée à 10000 marcs d'argent.
Reine répudiéeNul n’a su les raisons véritables qui poussèrent le roi Philippe II de France à se séparer de la reine Ingeburge de Danemark. Les chroniqueurs s’entendent à dire que la reine était agréable et éduquée. Ce mariage avait été souhaité par le roi de France, pourtant, l’union semblait tellement impossible à Philippe, qu’il engagea son destin sans le savoir dans un bras de fer dont il ne sortit pas vainqueur.
Tout commence bien pourtant. Pour s’épargner une toujours possible annulation en consanguinité (cf. Louis VII de France et Aliénor d’Aquitaine), le jeune roi de France veuf d’Isabelle de Hainaut depuis deux ans cherche une nouvelle reine et une épouse pour consolider sa fragile descendance. Son choix se porte sur le Danemark gouverné par Knud VI de Danemark qui accepte le mariage de sa sœur Ingeburge avec le roi de France. La dot est âprement débattue et fixée à 10000 marcs d’argent, une lourde charge pour un petit royaume.
Le 14 août 1193, le mariage fut célébré à Amiens et Ingeburge fut couronnée reine le lendemain. Les témoins du mariage dirent que le roi était fébrile la veille de la cérémonie et que le lendemain même de ses noces, Philippe, sans qu’il ne s’en explique demanda aux ambassadeurs du Danemark de repartir avec Ingeburge, ce qu’ils refusèrent en quittant le royaume de France sur le champ. La reine fut d’abord conduite au prieuré de Saint-Maur puis à l'Abbaye Sainte-Calixte de Cysoing 3 et Philippe II entama une procédure d’annulation de mariage.
Le 5 novembre 1193, la dissolution du mariage fut prononcée grâce à la complaisance de Guillaume de Champagne, archevêque de Reims et oncle du roi de France. La reine qui restait seule et sans soutien ne parlait ni français ni latin ; le peu de vocabulaire dont elle disposait dans cette langue lui permit toutefois d’exprimer son désaccord sur l’annulation du mariage par ses mots « mala Francia » « Roma, Roma ». Elle demandait par ces mots l’intervention du pape Célestin III.
Se considérant libre de tous liens matrimoniaux grâce aux évêques complaisants et à la faiblesse du pape, Philippe II chercha une reine de France qui puisse lui assurer une postérité, car il n’avait qu’un seul fils.
La situation d’Ingeburge était connue dans toutes les cours d’Europe4, si bien que Philippe eut beaucoup de mal à convaincre les candidates de la pureté de ses intentions.La résistance inattendue d’Ingeburge dont Philippe pensait venir à bout rapidement fut pour la reine de France répudiée et déchue le début d’une longue captivité qui dura 20 ans pendant laquelle elle subit toutes sortes d’humiliations, de sévices psychologiques et de privations extrêmes passant de couvent en prison. La papauté consacra au dénouement de cette tragédie matrimoniale et politique pas moins de quatre conciles qui conclurent tous à la vanité des arguments en faveur de l’annulation puisqu’il n’y avait pas de consanguinité, que le mariage avait été consommé, que l’épouse persistait à vouloir rester dans les liens du mariage au contraire de l’époux qui les avait bafoués sciemment.
Ingeburge de Danemark resta donc emprisonnée durant près de vingt ans. Elle fut libérée en 1213, et vécut dans le prieuré qu'elle fit construire à Saint-Jean-en-Isle (Corbeil) dans le douaire que Philippe Auguste lui fit constituer4. En dépit de l'adversité et des mauvais traitements qu'elle subit, elle se réjouit de l'issue de la bataille de Bouvines5.
Dans son testament, Philippe II lui octroya 10 000 marcs d'argent. Il stipulait que Nous donnons à notre très chère femme Isemberge, reine des Français, 10 000 livres parisis, quoique nous puissions donner davantage à ladite reine ; mais nous nous sommes imposé ce taux, afin de pouvoir rendre pleinement ce que nous avons injustement reçu. On peut concevoir que n'ayant jamais traité sa très chère femme Isemberge comme son épouse et encore moins comme reine des Français puisqu'elle n'avait jamais participé à la vie politique du royaume, Philippe II tenait à rembourser la dot qu'il avait reçu augmentée du loyer de l'argent, mais sans dons supplémentaires pour services rendus.
Lorsqu'elle reprit officiellement sa place en qualité de reine, elle reçut les hommages de Blanche de Castille et de Louis VIII qui lui présentèrent leurs enfants. Elle fut le témoin effacé de la régence de Blanche de Castille et des dix premières années de règne de Louis IX.
Elle fit célébrer annuellement une messe à sa mémoire et à celle de son époux défunt. Le roi de France Louis VIII participa au financement pour être ajouté aux prières.
Dans son testament, elle demanda à être inhumée à la basilique Saint-Denis, ce que le petit-fils de Philippe Auguste, saint Louis, refusa7
Elle s'éteignit le 29 juillet 12368 au prieuré de Saint-Jean-en-l’Isle, près de Corbeil où elle s'était retirée.
prieuré de Saint-Jean-en-l’IsleEn 1184, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'installent dans l'île de Corbeil et y construisent une première chapelle. En 1223, la reine de France Ingeburge, veuve de Philippe Auguste, se retire à Corbeil et dote le prieuré Saint-Jean de nombreux biens, fait édifier l'église et de nombreux bâtiments. En 1793, le prieuré est annexé à la poudrerie d’Essonne et l'église transformée en usine à charbon de bois. Les autres bâtiments sont détruits.
Le prieuré, confisqué à l’Ordre de Malte durant la Révolution, fut inclus dans le domaine de la Poudrerie Royale. L’exposion du 17 octobre 1820 fit fermer la fabrique et endommagea la chapelle. Restaurée au XVIIIème et transformée en musée par la Société Historique et Archéologique, l’église classée aux Monuments Historiques, sert aujourd’hui à l’organisation de nombreuses manifestations locales : expositions, salons ... Le plan de la chapelle adopte la forme de la croix latine, et se compose d'une nef unique, d'un transept et d'un chœur, voûtés sur croisées d'ogives. Le chœur se termine par une abside à sept pans percés de grandes lancettes. Un décor sculpté est appliqué aux éléments de support de l'édifice. La chapelle qui est le seul vestige de la commanderie, a perdu sa flèche ainsi que son toit d’origine. L’intérieur au décor très sobre est formé d’un vaisseau unique terminé par un chœur.
la tombe de la reine Ingeburge de Danemark, fut inhumée dans le prieuré qu’elle avait fondé à Saint-Jean-en-l’Ile, à Corbeille : elle avait fait le vœu d’être inhumée à Saint-Denis, mais Saint-Louis ne procéda pas à son transfert, considérant que n’ayant pas été sacrée, elle n’était pas reine au regard de Dieu. Une tombe plate de bronze fut placée dans le chœur de la chapelle à l’emplacement de la sépulture de la reine. En 1736, elle fut déplacée sur un socle sous enfeu, et à l’emplacement d’origine fut déposée une plaque noire pour rappeler cette translation (indiquant l’épitaphe suivante :
Hic jacet Isburgis, reum generosa propago. Regia, quod regis fuit uxor, signat imago Flore nitens morumvixit, patre rege Danorum Inclyta Francorum regis adepia torum Nobilis hujus erat, quot in ortis sanguine claro Invenies raro mens pia, casta caro Annus millenus aderat deciesque vicenus Ter duo terque decem, cum subit ipsa necem). Cette plaque fut retrouvée en 1835 et remise dans le mur sud du choeur. Lors de la révolution la plaque de bronze fut envoyée à la fonte. en 1803 sa tombe qui se trouvait toujours a son emplacement original et qui n'avait pas été violée en 1793 fut trouvée par des ouvriers de l'administration des poudres et salpêtres qui effectuaient des travaux Son tombeau fut ouvert en présence d’Alexandre Lenoir : on y trouva un petit cercueil qui contenait un fémur et une couronne en cuivre doré"fermée par haut à simple dent de loup "on y aurait aussi trouvé une quenouille . L’ensemble fut transporté à Paris où l’on perdit sa trace.
PHOTOS ET DESSIN Dessin de la collection Gaignière
Plaque de bronze du tombeau,
fondue à la Révolution
dessin tiré du tome II des monuments de la monarchie Française par Bernard de Montfaucon
dessin de la seconde tombe d'Ingeburge
le prieuré au XVIII éme siècle
et actuellement.
voila c'est par cette dernière photos que ce termine ce reportage sur la tombe de cette malheureuse reine .
source: (wikipedia , tombe et sépulture , le roe et mort et enfin :"
http://stephane.thomas.pagesperso-orange.fr/patrimoine/ile_france/corbeil/corbeil.htm.
Au plaisir .