Saint-Denis, cimetière des Rois Forum consacré aux tombeaux royaux de la basilique de Saint-Denis |
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| Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux | |
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Auteur | Message |
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Alexandre Lenoir
Messages : 187 Date d'inscription : 25/03/2011 Age : 57 Localisation : Musée des Monuments français ... à Paris
| Sujet: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Lun 25 Avr - 19:56 | |
| . Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Arrivés à Paris en 1277, installés rue Saint-Jacques (d’où leur nom), les dominicains bénéficièrent de la protection de Saint-Louis qui fit achever leur église, détruite avec le couvent à la Révolution. Saint Thomas d’Aquin y prêcha. Jusqu’en 1382, les pères se succédèrent dans la charge de confesseur du Roi . Le monastère occupait l’espace contenu aujourd’hui entre le Sud de la Sorbonne et le haut de la rue Soufflot. Portail du XV° s. du couvent des Jacobins donnant sur la rue Saint-Jacques. Eau-forte dans Aubin-Louis Millin, Antiquités nationales..., 1790 Bibliothèque Historique de la ville de Paris / Cliché G. Leyris De par l’influence de ces dominicains, cette église fut donc le lieu de sépultures princières le plus prisé aux XIII° et XIV° siècles, aussi bien pour les corps que pour les cœurs et entrailles. Elle était réputée pour ses très nombreux monuments funéraires. Bien peu, hélas, sont parvenus jusqu’à nous après la tempête révolutionnaire. Deux frères de saint Louis, morts hors de France, avaient légué aux Jacobins leur cœur : - Pierre d’Alençon (+ 1283) - Charles d’Anjou, roi de Sicile (+ 1285) ; c’est en 1326 que la reine Clémence de Hongrie fit élever le tombeau de son aïeul Charles. Aussi le gisant est-il vêtu comme ceux des autres chevaliers de ce temps : haubert de mailles au chaperon rabattu, couvrant les jambes, protégées par des plaques de métal, cotte d’armes et large baudrier. La couronne, l’épée en pal (aujourd’hui perdue) et le cœur tenu de la main gauche, indiquent le rang du personnage et le rôle du monument [ Ce gisant de cœur se trouve maintenant à Saint-Denis. ] Gisant de coeur de Charles d'Anjou - CMN Paris Autres cœurs et entrailles : - le cœur du roi Philippe III le Hardi, déposé par son fils Philippe le Bel. - le cœur de la seconde épouse de Philippe III, Marie de Brabant (+ 1321) - le cœur du roi Charles IV (+ 1328) - les entrailles du roi Philippe V (+ 1322) La reine Clémence de Hongrie (+ 1328), seconde épouse de Louis X le Hutin, souhaita que son corps repose aux jacobins, près de son ancêtre Charles d’Anjou. [ le gisant est maintenant à Saint-Denis ] Le choix des deux frères de Philippe le Bel pour les jacobins entraîna aussi celui des maisons de Valois et d’Evreux dont ils étaient les fondateurs. Pour les Valois : - le corps de Charles de France, comte de Valois (+ 1325) et père du roi Philippe VI, y fut enterré entre ses deux premières femmes, Marguerite de Sicile et Catherine de Courtenay. Il gisait sous une tombe surmontée d’une effigie aux traits sévères. [ Le gisant de Charles de Valois est maintenant à Saint-Denis ] - le tombeau des entrailles du roi Philippe VI (+ 1350) - le tombeau de Charles d’Alençon, frère de Philippe VI, tué à la bataille de Crécy en 1346 [ Son gisant est maintenant à Saint-Denis ] - le tombeau de Marie d’Espagne (+ 1379), veuve de Charles d’Alençon ; le gisant serait de Jean de Liège, vêtu et coiffé à la mode de la fin du siècle. [ le gisant est maintenant à Saint-Denis ] Gisant de Marie d'Espagne - Ciccione - le tombeau d’Agnès, fille du roi Jean II, morte en bas âge. Pour les Evreux : - le corps de Louis de France, comte d’Evreux (+ 1319) et de sa ravissante épouse, Marguerite d’Artois (+ 1311) dont le visage, encadré de boucles massées sur les tempes, est enserré par guimpe et mentonnière, selon le mode du 1° quart du XIV° s . [ Les gisants des deux époux sont maintenant à Saint-Denis ] Le beau visage du gisant de Marguerite d'Artois - CMN Paris Leurs enfants : - Charles, comte d’Etampes (+ 1336) [ Le gisant est aujourd’hui à Saint-Denis ] - les cœurs de Philippe d’Evreux (+ 1343) et de sa femme Jeanne (+ 1343) fille du roi Louis X et héritière du royaume de Navarre. [ Deux masques, vestiges des monuments de ces derniers exécutés par leur fille Blanche, dite Belle Sagesse, seconde épouse du roi Philippe VI, sont aujourd’hui au Musée du Louvre ] Des membres de la famille Artois étaient aussi présents aux jacobins : - Philippe d’Artois, seigneur de Conches (+ 1298), petit-fils de Robert, frère de saint Louis (+ 1298) - son épouse Blanche de Bretagne (+ 1327) On y trouvait aussi le tombeau, recouvert d'une grande plaque de cuivre doré, du dernier dauphin du Viennois, Humbert (+ 1355) qui s'était retiré aux Jacobins de Paris; après lui, le Dauphiné passa directement à la couronne. Une plaque rue Soufflot, sur la façade d'un immeuble, rappelle aujourd'hui l'emplacement de la chapelle où il était inhumé. "Tombe de cuivre jaune contre la clôture du Grand autel et les chaires des religieux dans l'église des Jacobins de la rue Saint-Jacques". Sépulture d'Humbert de La Tour du Pin, dernier prince du Dauphiné qui prit l'habit dominicain en 1351 - Paris, BNF Mais surtout, l’église renfermait les tombeaux des premiers ducs de Bourbon, en la chapelle Saint-Thomas d’Aquin. Il n’en reste malheureusement plus rien, à l’exception de la statue de Béatrice de Bourbon.. - Robert, comte de Clermont et duc de Bourbon (+ 1318), sixième fils de saint Louis - Louis I°, duc de Bourbon (+ 1342) - Pierre I° (+ 1356) - Marguerite, comtesse de Namur (+ 1309), fille de Robert I° - le cœur de la reine Jeanne (+ 1378), femme du roi Charles V et fille de Pierre I° - Béatrice (+ 1383), veuve du roi de Bohême Jean l’aveugle, héroïque combattant tombé à Crécy, fille de Louis I°. Remariée ensuite à Eudes de Grancey. [ Sa statue n’est pas un gisant, mais une effigie debout, mains jointes ; elle est maintenant à Saint-Denis ] CMN Paris . | |
| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Philippe d'Evreux, roi de Navarre et Jeanne de France, reine de Navarre - monument renfermant leur cœur, en l'église des Jacobins de Paris Lun 20 Juin - 21:09 | |
| . Philippe d'Evreux, roi de Navarre et Jeanne de France, reine de Navarre - monument renfermant leur cœur, en l'église des Jacobins de Paris. Philippe d'Evreux et Jeanne de France, roi et reine de Navarre, relevé du monument renfermant leurs coeurs en l'église des Jacobins de Paris, tel qu'il était avant la Révolution, par Gaignières Il n’en reste aujourd’hui plus que les masques, derrière une vitrine du Département des Sculptures du Louvre. Philippe d'Evreux, roi de Navarre, relevé d'un vitrail de l'église Notre-Dame d'Evreux . | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Jeu 2 Fév - 22:01 | |
| Cher Linceul voici le dessin de la collection de Gaignière représentant le tombeau de clémence de Hongrie on peut distinguer l'épitaphe qui fait le tour du tombeau et qui a été retranscrite sur son dessin quand au gisant il se trouve maintenant a Saint Denis . gisant de Clémence de Hongrie Au plaisir . | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 24 Juin - 19:59 | |
| Bonsoir. En consultant toujours les dessins de la collection Gaignières j'ai découvert et ainsi appris, que le couvent des Jacobin avait aussi abrité le tombeau d'entrailles du roi Philippe VI de Valois. En voici le dessin. Mais avant quelqu’un saurait-il me dire si le gisant à survécu ou bien a t-il subi le sort de tant d’œuvres d'art à la révolution. Merci d'avance . dessin Et en voici un autre Par contre sur cette vue le roi est en dessous d'un dais; il tient son sceptre à la main gauche et il n'a pas de sac d’entrailles représenté. Je pense plutôt qu'il s'agit d'une représentation de son gisant de saint Denis. A moins que je ne me trompe. si quelqu'un sait m'éclairer je lui en saurais gré. au plaisir
Dernière édition par SAINT ELOI le Ven 29 Juin - 16:16, édité 1 fois | |
| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 24 Juin - 20:19 | |
| Ce tombeau a en effet été totalement détruit, comme hélas la grande majorité de ceux qui étaient aux Jacobins.
Philippe VI avait reçu le privilège de la tripartition du corps par confirmation pontificale du pape Clément VI au mois de mai 1328.
A sa mort qui survint à l'abbaye de Colomb dans la nuit du 22 au 23 août 1350, ses dernières volontés furent respectées :
- le corps à Saint-Denis ; - le coeur en la chartreuse de Bourgfontaine en Valois, qui lui était si chère ; - les entrailles chez les frères Prêcheurs de Paris, c'est à dire chez les Jacobins de la rue Saint-Jacques. | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 24 Juin - 20:35 | |
| merci à vous cher Linceul pour ce renseignement concernant se tombeaux des entrailles .mais je ne comprend toujours pas la seconde illustration de Gaignière . Quand à son tombeaux du cœur existe -il toujours ? Au plaisir
Dernière édition par SAINT ELOI le Ven 29 Juin - 16:13, édité 1 fois | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Lun 25 Juin - 13:46 | |
| Bonjour. Suite à notre discussion sur le tombeau des entrailles de Philippe VI de Valois, je viens de trouver la représentation du tombeau du cœur réalisée par Gaignières ainsi que son tragique destin. A noter que sur ce tombeau il n'y avait pas de gisant. HISTOIREFondée par Charles de France comte de Valois, c'est son fils Philippe VI roi de France qui terminera la construction de la chartreuse de Bourgfontaine. Le coeur de Philippe VI fut porté dans la chartreuse en 1350 et placé dans le chœur de l'église sous une tombe de marbre noir. Le tombeau fut profané en 1567 par les réformés et le cœur jeté au vent. Les vestiges du tombeau disparurent sous la révolution.. DESSINA noter l'épitaphe qui entoure la dalle de marbre noir et qui est retranscrite sur le dessin . Au plaisir . | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Jeu 28 Juin - 14:59 | |
| Bonjour. En consultant les dessins de la collection Gaignières j'ai retrouvé le dessin qui représente la statue du tombeau de Béatrice de Bourbon telle qu'elle se présentait dans le couvent des Jacobins. dessin et noticeTitre(s) : [Statue en pierre peinte, debout sur une colonne, représentant une princesse. La cotte est armoriée aux armes de Luxembourg et de Bourbon] [Image fixe] : [dessin] Publication : [S.d.] Description matérielle : Aquarelle Note(s) : Tiré des Jacobins de la rue Saint-Jacques de Paris Réf. bibl. : Gaignières, 4757. - "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits", Bouchot Henri, Paris, 1891, t. 2 Béatrix de Bourbon, reine de Bohême, morte en 1383 A noter les couleurs aujourd'hui disparues et surtout l'endroit où elle se trouvait en hauteur sur une superbe colonne . Au plaisir . | |
| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Jeu 28 Juin - 19:11 | |
| S'agissant du tombeau de coeur de Philippe VI à la chartreuse de Bourgfontaine, on peut supposer que l'absence de gisant au XVII°s s'explique par les destructions huguenotes du siècle précédent.
Quant au magnifique dessin de la collection Gaignières représentant la statue funéraire de Béatrice de Bourbon, on constate qu'elle n'était pas située dans la chapelle funéraire des premiers ducs de Bourbon. Elle n'en était toutefois pas loin et l'on peut deviner son emplacement grâce au plan de l'édifice (cf post plus haut).
Mais quelle élégance dans les décors de cette église parisienne disparue, l'une des plus riches en tombeaux princiers, avec les Célestins. Encore toute une série noire de pertes irréparables ! | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Ven 29 Juin - 16:20 | |
| Vous avez raison cher ami concernant ces pertes.Mais je me pose une question que sont devenus les débris de tout ces tombeaux ont -ils -été utilisé comme remblai dans ce cas il se pourrait que l'on retrouve ces fragments dans les sous sol de Paris ou certain en on t-il récupéré des morceau comme souvenir .
Au plaisir .
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| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Ven 29 Juin - 18:37 | |
| C'est dans les rues perpendiculaires à la rue Soufflot (au Nord) et sous les immeubles, qu'il faudrait fouiller.
J'avais déjà vu un cliché montrant un morceau du pied du gisant du duc Louis I°. Il avait été retrouvé lors de travaux de voirie, entre la rue Toullier et la rue Victor Cousin, ou à l'angle de la rue Saint-Jacques, je ne sais plus trop. Il faudrait que je retrouve cette photo. | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Sam 30 Juin - 21:10 | |
| bonsoir , Voici aujourd'hui deux dessin des tombeaux conservé aux couvent des Jacobins avant la révolution . D'abord celui de Louis de France comte d’Évreux (frère du roi Philippe IV le bel ) et de Marguerite d'Artois .ces gisants sont conservé a saint Denis . ensuite le tombeaux de cuivre de Jérôme de Cambray, échanson du Roi, mort en 1480 .Rien que en voyant ce dessin on ne peut que regretter les pertes des tombeaux d’orfèvrerie ,du au vandales de la révolution qui au nom de la déesse raisons ont sacrifié le patrimoine médiévale de PARIS . Dessin Louis de France et de Marguerite d'Artois . Jérôme de Cambray Au plaisir | |
| | | Alexandre Lenoir
Messages : 187 Date d'inscription : 25/03/2011 Age : 57 Localisation : Musée des Monuments français ... à Paris
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 12:35 | |
| Les gisants de Louis de France comte d’Évreux (frère du roi Philippe IV le bel ) et de Marguerite d'Artois ont en effet été sauvés et sont bien conservés à Saint-Denis : Il est très difficile de savoir pourquoi certains vestiges de tombeaux ont ainsi été sauvegardés et d'autres non. Ce sont les tombeaux des premiers ducs de Bourbons qui ont en effet totalement disparus. Pour ce qui est du monastère lui-même, voici une autre vue partielle : Le couvent des Jacobins vers 1790 - Gravure de Ransonnette d'après un dessin de Garnerey (Millin, 1790, t4, n°XXXIX, pl 2, p.16) On voit ici sur la droite les grandes baies des trois travées occidentales de la nef, à l'endroit où une porte permettait d'accéder de la cour pavée à l'église. Elles étaient dotées de remplages qui se distinguaient de ceux des baies suivantes par les mouchettes et soufflets de leurs tympans. Cette différence s'explique par les travaux réalisés à partir de 1502. Les religieux dont l'activité d'enseignement n'avait guère décliné, avaient fait valoir que malgré les réformes intervenues et la baisse autoritaire de leurs effectifs, ils étaient trop à l'étroit. Sur pression de la reine Anne de Bretagne, le roi Louis XII leur accorda donc par lettres patentes de février 1505 la jouissance du chemin de ronde de l'enceinte de Philippe Auguste pour agrandir leur jardin, ainsi que la possibilité de bâtir sur une vieille tour des fortifications. Un an plus tard, le couvent s'agrandit au Nord, vers le chevet de l'église. Le roi finança une partie des travaux, qui n'étaient toujours pas finis à sa mort. On sait qu'une verrière célébrait l'action de Louis XII pour la rénovation des Jacobins. Un mémoire de 1578 nous apprend que l'on voyait alors, au bout de la nef, un vitrail où "le roy Louis XII est en peinture en une vitre seulle, ses armes au dessus, et la reine Anne de Bretagne en une autre vitre, et au milieu les armes my partie de France et de Bretagne." Mais la générosité du roi avait aussi suscité celle de ses proches, notamment celle du cardinal d'Amboise et celle de Jacques Hurault de Cheverny (+ 1517). Ce dernier, conseiller et trésorier depuis les années 1480, puis chambellan de Louis XII et gouverneur du comté de Blois, était à l'origine de la baie qui surmontait la porte de l'église, mitoyenne de la verrière royale. Il l'avait offerte en 1514. Le donateur était représenté à genoux devant le roi, accompagné de son patron. Curieusement, les liens de Hurault de Cheverny avec Paris étaient très fables ; on peut penser que la protection de Saint Jacques donné aux Dominicains de Paris en était la cause, par attachement à l'apôtre de Galice. Il ne reste malheureusement rien des vitraux de la splendide verrière royale. En revanche, (et par grande chance !) la baie de Hurault a été sauvée durant la Révolution ... on ne sait comment. Ces panneaux ont été acquis au début du XIX°s par les descendants du donateur, qui les remontèrent au château de Cheverny, sur la Loire : La tête du donateur fait songer, par son naturalisme et la qualité de son dessin, à un véritable portrait, que le donateur aurait pu commander à un peintre et confier en guise de patron à un verrier de la capitale. Mais ce n'est qu'une hypothèse. Au même moment, durant la même campagne de travaux de cette période du gothique flamboyant finissant, fut construit un nouveau portail d'accès au couvent sur la rue Saint-Jacques. Connu par une gravure de la fin du XVIII°s, il comportait un haut tympan occupé par trois niches abritant des statues de la Vierge au centre, de saint Dominique et de saint Pierre Martyr sur les côtés. Il y avait donc association de tympan à niches et rang de festons trilobés. Cette formule soulignait la voussure extérieure. On retrouve ce type d'entrée au portail oriental de l'église Saint-Aspais de Melun construit en 1517 par Jean de Felin. Peut-être est-ce le même Jean de Felin qui a construit celui des Dominicains de Saint-Jacques à Paris. On sait en effet que les religieux s'étaient adressés à lui en mars 1507 comme maçon juré pour étayer leurs prétentions d'agrandissement sur la maison du Panier vert, située à quelques pas de cette nouvelle entrée du couvent. . | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 14:13 | |
| Linceul royal à écrit : - Citation :
- C'est dans les rues perpendiculaires à la rue Soufflot (au Nord) et sous les immeubles, qu'il faudrait fouiller.
si un jour un chantier se réaliserait la il serait intéressant de faire une fouilles pour trouver éventuellement des vestiges de ce couvent .Quand au portail du couvent quelle perte pour le patrimoine . Au plaisir | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 15:41 | |
| Voici le dessin d'un des tombeaux disparus du couvent des Jacobins .Il s'agit de celui de Pierre 1er duc de bourbon mort en 1357 fils de Louis 1er de bourbon .Et dont le tombeau a complétement disparus à la révolution . dessin et légende Titre(s) : [Tombeau en forme de socle de marbre noir sur lequel est couchée une statue de marbre blanc, les mains jointes. La cotte du chevalier est fleurdelisée à la bande sur le tout] [Image fixe] : [dessin] Description matérielle : Dessin lavé Note(s) : Tiré des Jacobins de la rue Saint-Jacques de Paris. - Au verso est l'épitaphe Réf. bibl. : Gaignières, 4709. - "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits", Bouchot Henri, Paris, 1891, t. 2 Pierre Ier, duc de Bourbon, mort en 1356 Au plaisir . | |
| | | Richelieu
Messages : 138 Date d'inscription : 30/06/2011 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 16:10 | |
| Merci beaucoup de nouvelles informations!
Que sait-on sur le couvent des Jacobins des 13-14 siècles? | |
| | | Alexandre Lenoir
Messages : 187 Date d'inscription : 25/03/2011 Age : 57 Localisation : Musée des Monuments français ... à Paris
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 18:16 | |
| Je pense, cher Richelieu, que ces travaux (très légers, d'ailleurs) du tout début du XVI°s, n'ont pas apporté de grandes modifications au couvent du XIII°s. Mise à part une reconstruction partielle du cloitre, les bâtiments étaient bien ceux qu'avait connu saint Thomas d'Aquin. C'est là qu'il enseigna et prêcha.
Quant à la décoration intérieure, je manque pour l'instant de gravures, dessins ou tableaux. Mais le plan figurant en tête de ce sujet est déjà très évocateur. | |
| | | Richelieu
Messages : 138 Date d'inscription : 30/06/2011 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 18:19 | |
| - Alexandre Lenoir a écrit:
- Je pense, cher Richelieu, que ces travaux (très légers, d'ailleurs) du tout début du XVI°s, n'ont pas apporté de grandes modifications au couvent du XIII°s.
Et il ya des informations sur les travaux au XIIIème siècle? | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 20:17 | |
| bonsoir , Voici une gravure qui montre la fermeture de la salle des jacobin le 9thermidor de l'an II de la république on reconnait un des bâtiments du couvent mais ne serais ce pas le cloitre ? Au plaisir . | |
| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 21:02 | |
| Attention, cher Saint-Eloi !!!! Ce que vous nous montrez ici n'est point le célèbre et magnifique couvent / maison-mère de la rue Saint-Jacques (rive gauche), mais une simple succursale de la rue Saint-Honoré (rive droite), très postérieure, qui abrita le club révolutionnaire des Jacobins de 1790 à 1794 !!!
Ce n'est pas Saint-Thomas d'Aquin ni les tombeaux princiers qui hantèrent ces lieux, mais bien Robespierre et ses comparses !
Regardez d'ailleurs l'architecture : elle n'a rien de médiévale ; il s'agissait rue Saint-Honoré d'une construction classique.
Le monastère des Dominicains de la rue Saint-Jacques, lui, conserva toute son architecture des XIII°-fin XV°s, jusqu'à sa destruction à l'extrême fin du XVIII°s.
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| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 21:18 | |
| J'en reviens d'ailleurs à cette trouvaille fondamentale de Saint-Eloi parmi les dessins de la collection Gaignières : celui du tombeau du duc Pierre I° de Bourbon. Il devait se trouver dans la chapelle des Bourbons. Voici donc l'enfilade des trois tombeaux de ladite chapelle. 1) Robert I°, fondateur de la lignée des Bourbons de sang royal. Le tombeau avec gisant de Robert de Clermont, dernier fils de saint Louis et de Marguerite de Provence. Il se maria avec Béatrice de Bourbon, héritière des Bourbons, et avec lui le sang des Capétiens se mêla donc à celui des Bourbons qui devinrent eux aussi capétiens par les mâles. Robert créa ainsi la troisième Maison de Bourbon, la plus célèbre puisqu'elle accéda aux trônes de France, puis d'Espagne, de Naples et de Sicile, de Parme, de Luxembourg et, par la branche d'Orléans, au trône de Brésil. Il est donc l'ancêtre de Henri IV (né Henri de Bourbon, roi de Navarre) et des rois de France de la branche des Bourbons. En 1279, son frère Philippe III l'arme chevalier au cours d'un tournoi. Il eut alors la malchance de recevoir une masse d'arme sur la tête, ce qui le fit sombrer dans la démence pour le restant de ses jours. Robert de Clermont eut cependant quelques périodes de rémission puisque son neveu Philippe le Bel lui confia plusieurs missions diplomatiques. Il négocia ainsi avec son fils Louis un traité avec l'empereur Henri VII. Il était aussi membre du Conseil royal de Philippe III et de Philippe IV, mais il n'y joua sans doute aucun rôle à cause de son état mental. En 1316, il intervint une dernière fois sur la scène politique en se ralliant à son neveu Philippe de Poitiers pour l'obtention de la régence après la mort de Louis X. Il s'éteignit en 1317 à l'âge de 61 ans. Il ne se fit pas enterrer dans la nécropole des sires de Bourbon, Souvigny, et préféra les Jacobins de Paris. 2) Louis I°, deuxième duc de BourbonLouis Ier de Bourbon, dit le Grand ou le Boiteux, né en 1279 et décédé en 1342, était le fils aîné de Robert, comte de Clermont-en-Beauvaisis (ancêtre par les mâles du roi Henri IV) et de Béatrice de Bourgogne, dame de Bourbon. Il était donc petit-fils de saint Louis. Considéré comme le prince le plus honnête de son temps, il est l'initiateur de la puissance future de la maison de Bourbon. Armé chevalier par Philippe IV le Bel en 1297, Louis de Clermont fait ses premières armes cette année-là à la bataille de Furnes contre les Flamands. Il y fait preuve d'une grande bravoure, contribuant à la victoire tout en arrachant à l'ennemi le corps de son cousin Philippe d'Artois, mortellement blessé. Il participe avec vaillance aux batailles de Courtrai et Mons-en-Pévèle. En 1308, il se fait remarquer en remportant avec son frère Charolais les prix du tournoi de Boulogne-sur-Mer organisé en l'honneur du mariage d'Édouard II d'Angleterre et d'Isabelle de France, fille de Philippe le Bel. Il est choisi peu après pour accompagner celle-ci à son couronnement, en compagnie de Charles de Valois. À son retour, Philippe IV le Bel lui confie la charge de grand chambrier de France qui restera dans la maison de Bourbon jusqu'en 1523. Le roi de fer accorde en effet une grande confiance à Louis, et lui confère plusieurs missions diplomatiques importantes. Il négocie notamment un traité avec l'empereur Henri VII. Sous le règne des trois fils de Philippe le Bel, Louis s'affirme comme l'un des plus fermes soutiens de la couronne. Le 27 décembre 1327, le Bourbonnais est érigé en duché, dont Louis est investi duc. Quelques mois plus tard, en février 1328, Charles IV s'éteint sans héritier. Toujours partisan de l'exclusion des femmes du trône de France, Louis de Bourbon se rallie au comte de Valois, bientôt proclamé régent puis roi sous le nom de Philippe VI. Le duc n'a pas longtemps à attendre la récompense de son soutien aux Valois: il est fait pair de France par le nouveau souverain. L'une de ses premières actions sous ce règne est de contribuer à la victoire de Cassel contre les Flamands. En 1329, le duc de Bourbon est envoyé à Londres pour fléchir le roi Édouard III d'Angleterre qui rechigne à rendre hommage à Philippe VI pour le duché de Guyenne. Après la réussite de sa mission, il est récompensé en récupérant le comté de Clermont, érigé par ailleurs en pairie. Il meurt peu après au début de l'année 1342, au tout début de la Guerre de Cent ans et est inhumé au couvent des Jacobins de Paris, comme son père. 3) Pierre I°, troisième duc de BourbonIl fit ses premières armes en 1341 sous les ordres du duc de Normandie, le futur roi Jean II de France et combattit en Bretagne, alors en pleine guerre. Il permit notamment au prétendant français Charles de Blois de prendre possession du duché. En 1346, il combattit à Crécy et y fut blessé. En 1355, il fut envoyé dans le Languedoc avec le titre de lieutenant général du roi, et accomplit sa mission avec succès. Il se battit à la bataille de Poitiers et y fut tué, en faisant rempart de son corps devant son roi. Il est noté sur le document ci-dessus qu'au verso était l'épitaphe. On devine à travers le papier du dessin de Gaignières une forme triangulaire coupée. Ne s'agirait-il pas du verso du dais ? Il faudrait vérifier en trouvant ce qui était représenté derrière la feuille. Après Pierre I°, les ducs de Bourbon se feront de nouveau inhumer en la prieurale de Souvigny, nécropole familiale. C'est le duc Louis II qui sera le premier à renouer avec Souvigny : https://saintdenis-tombeaux.1fr1.net/t58-les-ducs-de-bourbon-branche-ainee-1318-1523-a-souvigny#top
Dernière édition par Linceul royal le Dim 1 Juil - 21:41, édité 4 fois | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Dim 1 Juil - 21:35 | |
| cher Linceul veuillez m'excuser pour avoir confondu les lieux mais je ne connaissais cette succursale . Je pense que la disparition des tombeaux des duc de Bourbon à plus a avoir avec le lien avec les derniers roi de la dynasties des bourbon car on trouve a saint Denis d'autres gisants en provenance du couvent entre autre celui de Charles II de Valois comte d'Alençon et de son épouse Marie d’Espagne, dont voici la photos . Au plaisir . | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Mar 3 Juil - 14:31 | |
| bonjour , Voici trouvé dans les dessins de Gaignière l'épitaphe de Louis Ier duc de Bourbon . Et ensuite un dessin tiré de son tombeau le représentant debout Au plaisir . | |
| | | SAINT ELOI
Messages : 1622 Date d'inscription : 04/04/2011 Age : 54 Localisation : solre-sur sambre belgique
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Ven 6 Juil - 16:47 | |
| Voici pour compléter la série des gisants de la famille de Bourbon aux Jacobins de Paris, le dessin du tombeau de Louis seigneur de Beaujeu (1388 † 1404) fils de Louis II de Bourbon et d'Anne dauphine d'Auvergne (1358 † 1417), comtesse de Forez, fille de Béraud II dauphin d'Auvergne. Il se situait au milieu de la chapelle saint Thomas d’Aquin . AU plaisir | |
| | | Linceul royal Admin
Messages : 244 Date d'inscription : 23/03/2011 Localisation : Abbaye de Saint-Denis
| Sujet: Re: Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux Ven 6 Juil - 21:36 | |
| Je n'en reviens pas !
Ce n'est pas une plaque de cuivre ni de bronze, mais apparemment bien un tombeau de pierre ou de marbre !
Dieu qu'il était beau !!! Assurément l'un des plus beaux ... Epoustouflante, cette dentelle sculptée . Quelle élégance, avec un dais unique en son genre ; et la tête ainsi légèrement penchée sur le côté...
Et pour un prince qui n'a guère laissé de trace dans l'Histoire ... Et finalement aucune, puisque son magnifique sépulcre n'existe plus. Quelle perte pour le patrimoine.
Là, Alexandre Lenoir aurait vraiment dû faire un gros effort pour le sauver. | |
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| | | | Le couvent des Jacobins de Paris et ses tombeaux | |
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