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La tombe des grands-parents et du père de François I°
redécouverte en la cathédrale d'Angoulême (2011)
Jean d’Orléans, prince de la lignée des Valois, fut au XVe siècle l’un des plus célèbres comtes d’Angoulême. Il était si populaire que le peuple lui voua une profonde admiration en le qualifiant de "Bon Comte".
Ses ossements ont été retrouvés à l’automne dernier en la cathédrale d'Angoulême.
(Photo La Charente Libre)
Jean d'Orléans est né en 1400 et est mort le 30 avril 1467 à Cognac. Comte d'Angoulême et de Périgord sous le nom de Jean II, il était aussi comte de Beaumont, de Luxembourg, de Porcien et de Soissons, pair de France, fils de Louis, duc d'Orléans, de Valois, comte de Blois, et de nombreux autres lieux, et de Valentine Visconti, héritière présomptive du duché de Milan.
Petit-fils de Charles V, roi de France, Jean d'Orléans était à la fois le frère du célèbre poète Charles d'Orléans (1394-1465), l'oncle du roi Louis XII et le grand-père du roi Francois Ier.Jean d'Orléans fut livré en otage aux Anglais en 1412, et ne fut libéré qu'en 1444. Il combattit ensuite sous les ordres de son demi-frère Dunois en Guyenne en 1451 et contribua à en chasser les Anglais.
Il put alors retrouver Angoulême et y fonder une famille en s’unissant le 31 août 1449 à Marguerite de Rohan, fille d'Alain IX, vicomte de Rohan, et de Marguerite de Bretagne, dame de Guillac.
Il entreprit aussi de reconstruire son comté dévasté par la guerre. Sa brillante administration correspondit à l’apogée de l’histoire du comté d’Angoulême.
Ami des arts et des lettres, il possédait l’une des plus riches bibliothèques de son temps dont certains éléments subsistent aujourd’hui dans les collections nationales.
Jean d’Orléans mourut au château de Cognac le 30 avril 1467 et repose dans la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême.
Jean d'Orléans (1404-1467), comte d'Angoulême, grand-père du roi François I° De Marguerite de Rohan il eut Louis (1455-1458), Charles d'Orléans (1459-1496), comte d'Angoulême, père du roi François Ier ; et une fille : Jeanne (1462-1520), mariée à Charles François de Coetivy, comte de Taillebourg, fils d'Olivier de Coetivy et de Marie de Valois.
Il eut également un fils, Jean de Valois, bâtard d'Angoulême, qu'il légitima en 1458.
Le « bon comte Jean d'Angoulême », repose dans la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême avec son épouse et son fils Charles d'Orléans.
En 1568, son tombeau fut détruit et son corps mis en pièces par les huguenots qui le trainèrent devant la cathédrale. Mais ces ossements furent récupérés et cachés par les chanoines d’Angoulême puis mis dans un petit cercueil de plomb, que Jean Mesneau , doyen des chanoines, fit en 1634 déposer dans l'ancien caveau sous la voûte qu'il venait de faire réparer. Il fit consigner par écrit son acte.
On ne parle que du corps de Jean comte d’Angoulême qui aurait été remis dans le cercueil. Celui-ci est ensuite sorti puis installé au pied d'un pilier en 1829 lors de travaux du chœur.
La dépouille du comte a été retrouvée dans la cathédrale d'Angoulême en 2011 lors de travaux réalisés dans l’édifice . On a alors découvert le 3 novembre 2011 au pied du pilier Sud de la grande croisée du transept une grosse cassette en plomb très oxydée et en partie éventrée. Un cercueil miniature d’environ un mètre de long sur cinquante centimètres de large caché depuis cent quatre-vingt-deux ans sous une dalle, au cœur de la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême.
Les restes du cercueil de plomb, au fond du petit caveau ... (photo Charente Libre) À l’intérieur, les os entremêlés appartenaient à trois corps distincts.
Il s’agissait des restes d’une femme et de deux hommes dont l’un est plus âgé que l’autre au regard de l’état des dentitions.
Très exactement trois têtes différentes, des cols du fémur, des tibias, des péronés, des côtes.
(Photo La Charente Libre)
Or, si le destin des restes de Jean d'Orléans, le grand-père de François Ier, était donc bien connu des spécialistes, on ignorait ce qu'étaient devenus les ossements de sa femme et de son fils, mais on pouvait supposer que leurs corps reposaient eux aussi dans la fameuse cassette en plomb.
Bien qu'aucune analyse ADN n'ait été effectuée, l’hypothèse est désormais vérifiée. Il y a les restes de trois squelettes qui correspondent parfaitement : les crânes d'un homme mort jeune, Charles d'Orléans, celui d'une femme âgée, Marguerite de Rohan, et des os d'un troisième crâne, mutilé, d'un homme âgé, Jean d'Orléans .
(Photo La Charente Libre) Après la fin de leur examen par une commission d’historiens et d’archéologues, il a été décidé que les ossements du père et des grands-parents du roi François Ier seraient à nouveau inhumés dans le coeur de la cathédrale d'Angoulême à l'occasion d'une cérémonie qui sera organisée à la fin de l'année par Monseigneur Claude Dagens, l'évêque d'Angoulême.
Mais bien timidement, Mgr Dagens précise qu’il n'entend pas faire de cet enterrement un peu particulier un événement médiatique. «
Ce sera une cérémonie modeste, indique-t-il. Il n'est pas question de transformer la cathédrale en cimetière.» L'évêque et académicien n'entend pas non plus inviter les descendants de François Ier à cette occasion.
Ben voyons. Encore un de ceux qu’André Frossard surnommait les « mitres molles » …