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Le monument du coeur de François I° François I° est mort au château de Rambouillet le jeudi 31 mars 1547 entre une heure et deux heures de l’après-midi. Le nouveau roi Henri II donna aussitôt des instructions pour les triples funérailles de son père et de ses deux frères, le premier dauphin François et Charles duc d’Orléans, dont les corps étaient demeurés respectivement à Tournus et à Beauvais.
Le 1° avril, les médecins et chirurgiens royaux déposèrent le cœur et les entrailles dans des coffrets séparés. Car l’éviscération des corps perdure à la Renaissance. Après embaumement, la dépouille fut placée dans le cercueil. Le jour suivant, le cercueil et les deux coffrets furent portés en procession au prieuré de Haute-Bruyère (auj. en Yvelines), à dix kilomètres environ au Nord de Rambouillet. Deux jours et deux nuits durant, les cloches de l’église sonnèrent sans discontinuer ; des services religieux furent célébrés. Le 6 avril, le cœur et les entrailles du roi furent déposés dans un caveau de l’église du prieuré ; cinq jours plus tard, sa dépouille fut transportée au château du cardial-évêque de Paris, à Saint-Cloud où allait être exposée l’effigie royale réalisée grâce à François Clouet.
Le 21 mai, le cortège funèbre gagna Notre-Dame des Champs. La messe de funérailles eut lieu le lendemain en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Puis on se mit en marche pour l’abbaye de Saint-Denis…
En 1556, Henri II commanda l’urne funéraire devant contenir le coeur de François Ier. L’organe quitta la crypte et fut mis dans l’urne au prieuré de Haute-Bruyère.
C’est Pierre Bontemps qui travailla, pour Philibert de l’Orme, à ce monument. L’urne et son soubassement sont décorés de reliefs consacrés aux arts et aux lettres, pour célébrer François I° comme le Père des Arts.
La salamandre qui, par son pouvoir d’éteindre le feu, associe l’animal à la force, la constance et l’intégrité du roi, « étoile et phare pour le navire du royaume », est l’emblême de François I°.
Tout de marbre blanc, il consiste en un haut piédestal surmonté d’une urne funéraire. Les deux éléments sont décorés de bas-reliefs allégoriques : Architecture, Sculpture, Peinture et Géométrie pour l’urne, Astronomie, Musique instrumentale, Chant et Poésie lyrique pour le piédestal.
L’album d’Alexandre Lenoir nous livre des relevés de ces bas-reliefs.
En 1793, l’urne fut profanée. Elle fut heureusement préservée de la destruction – ce qui hélas ne fut pas le cas du prieuré de Haute Bruyères dont il ne reste presque plus rien.
En 1817, on l’installa à Saint-Denis, à côté du tombeau monumental de François I°.
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