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La sainte chapelle de Bourges, écrin disparu
pour le tombeau de Jean duc de Berry
Bonjour.
Aujourd'hui, voici l'histoire du tombeau de Jean Ier de Berry, dit Jean le Magnifique, (30 novembre 1340 à Vincennes - 15 juin 1416 à Paris).
Il était le troisième fils du roi de France, Jean II dit le Bon et de Bonne de Luxembourg. Mais il fut aussi un grand protecteur des arts et collectionneur avisé. Il offrira entre autre le bras reliquaire et le buste de saint Benoit au trésor de saint Denis. Et c'est à lui que l'on doit un des plus beau livre d'heure du XIV éme siècle richement décoré. Mais malheureusement ce qui était un des symbole de sa richesse mais aussi l'écrin de son tombeau n'existe plus.
Voici donc chers amis la sainte Chapelles de Bourges et le tombeau du duc Jean ..
histoire de la saint Chapelle 1404 - Le duc de Berry âgé alors de 63an décide d'établir son tombeau dans la sainte Chapelle de son palais de Bourges devant le maitre autel. Il veut ainsi rivaliser avec le tombeau de son frère le duc de Bourgogne Philippe le hardi qui se fait inhumer à la chartreuse de Champmol voir :
https://saintdenis-tombeaux.1fr1.net/t59-la-chartreuse-de-champmol-saint-denis-des-ducs-de-bourgogne-xiv-xv-siecles.
Historique de la sainte chapelle Un religieux de Saint-Denis, chroniqueur du règne de Charles VI, évoque à plusieurs reprises la piété de Jean de Berry. Il n'est donc pas étonnant de trouver mention, en 1392, de l'érection d'une Sainte-Chapelle à Bourges. C'est une bulle du pape Clément VII qui l'autorisa. La volonté du duc était de faire élever à Bourges un édifice semblable à la Sainte-Chapelle de Paris.
La Sainte-Chapelle fut investie le jour de Pâques 1405 par M.Arnaud Belin, trésorier et douze chanoines, treize chapelains et treize vicaires, puis consacrée le lendemain par Aymeric, archevêque de Bourges1. On alluma en cette occasion le grand lustre à cent bougies (trois-cent d'après la description de Thomas Platter), suspendu au centre de l'église.
Le 15 juin 1416, le corps de Jean de Berry est déposé dans la Sainte-Chapelle, puis inhumé dans son tombeau au centre de la nef.
La Pragmatique Sanction de Bourges est une ordonnance qui fut débattue dans le chapitre de la Sainte-Chapelle de Bourges et promulguée le 7 juillet 1438, par le roi de France Charles VII, avec l'accord du clergé réuni en assemblée à Bourges. Le roi s'affirme comme le gardien des droits de l'Église de France.En 1447, le Roi fit don de 200 écus pour faire enchâsser la relique de la Vraie Croix, plus tard, en 1465, le reliquaire du chef de Saint-Jérôme fut vendu à la Sainte-Chapelle.
Le 9 août 1501, Louis II d'Amboise, nommé par Alexandre VI, évêque d'Autun, conserve sa charge de questeur de la Sainte-Chapelle.
Le 21 février 1505, le corps de Jeanne de France, femme déchue du Roi Louis XII, est déposé dans la Sainte-Chapelle durant un jour et une nuit avant d'être inhumé. Pour la dernière fois de l'existence de la Sainte-Chapelle et la seconde fois depuis sa consécration, on alluma le lustre monumental.
Le 29 octobre 1505, Madame de Bourbon-Montpensier décède. Elle fut inhumée sous la même travée que le Duc Jean La Sainte-Chapelle possédait un chœur perpétuel.
déclin et destructionEn 1683, dans son écrit sur les églises de Bourges, le Sieur Catherinot fait état du comportement du trésorier de la Sainte-Chapelle, vivant à la fois dans la puissance, qu'il compare au niveau de celle d'un archevêque, et dans l'autarcie.
Une tension entre les Chapitres de la Sainte Chapelle et de la Cathédrale n'est pas étrangère au destin du monument. En effet, le Cardinal de La Rochefoucault, soutenu par l'Abbé Véri, en souhaitait le démantèlement.
En 1693, la Sainte Chapelle fut incendiée et la toiture étant mal réparée, une partie du pignon s'écroula en 1756. Le Chapitre avait les moyens suffisants pour les réparations mais crût bénéfique et adroit de réclamer un soutien auprès de l'archevêque. Celui-ci saisit alors l'occasion pour faire détruire l'édifice, en faisant grossir le devis de remise en état.voici en résumé l'histoire de cette destruction :"Le cardinal de La Rochefoucauld alors archevêque de Bourges avait pris en aversion l église fondée par le duc Jean La haute dignité du trésorier l' indépendance du chapitre de la Sainte Chapelle exempt de sa juridiction lui avaient toujours fait ombrage Il ne pouvait A oublier qu entrant un jour dans le chœur de cette église pendant l office il avait vu les chanoines cesser leurs chants sur l ordre du trésorier et ne les reprendre qu après son départ L' accident du 18 février fut pour lui une occasion de satisfaire ses rancunes avec l'aide de l'intendant du Berry qui y voyait un moyens de s'emparer des revenus du chapitre et de les réunir a la mense épiscopale pour ce faire ils augmentèrent la facture des réparation la faisant passer de 10000 livre a 200000 livre car il avait compris dedans les dégâts de l'incendie du palais ducal en 1696 suite a cela le roi signa l'avis de démolition le trésor et le tombeau furent transféré a la cathédrale et la sainte chapelle fut rasée et les pierres furent en partie récupéré par l'intendant pour sa propre demeure .
Malgré les protestations des chanoines, qui avaient obtenu le soutien de la Princesse de Conti, la Sainte Chapelle fut rasée en 1775.
description et dimension Batie sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris, la Sainte Chapelle de Bourges était rattachée perpendiculairement au Palais du Duc Jean de Berry, offrant son chevet hexagonal sur une place adjacente. Entre chaque contreforts, les murs étaient percés par d'imposantes verrières, pour certaines actuellement visibles dans la cathédrale Saint-Etienne de Bourges.
Dimensions longueur 38 m
largeur 12 m
hauteur 21,50 m
hauteur des verrières 16,50 m
Le trésor
Jean de Berry enrichit sa Sainte Chapelle de très nombreuses œuvres d'art4 parmi lesquelles :
d'anciens et précieux manuscrits disposés en une bibliothèque, qui finit sans être vidée de son contenu, transformée en poulailler puis détruite5 ;
un fragment de la "Vraie Croix" offert par le Roi Charles V ;
une statue d'animal monstrueux, surmontée de bois de daim d'une très grande taille, et figurant une bête fantastique soi-disant tuée par le Duc ;
des ossements gigantesques ;
des objets précieux ;
le gisant du Duc (aujourd'hui en la cathédrale de Bourges) ;
des vitraux (dont certains fragments furent remontés sur cinq baies de l'église basse de la cathédrale)
un grand chandelier de bronze en forme de couronne suspendu au centre de la nef6 ;
des statues, dont cinq sont visibles au Musée du Berry de Bourges
Voici maintenant la description du trésor faite en 1599 .
Bourges, Trésor de la Sainte Chapelle
Témoignage de Thomas Platter, voyageur bâlois, de passage à Bourges en 1599.
Dans la Sainte Chapelle de Bourges, qu’il visite en 1599, Thomas Platter admire des trésors ecclésiastiques qui sont des objets d’art parfaitement exceptionnels, mais note aussi la présence, on le voit à la fin du texte, de diverses curiosités naturelles.
S’y dresse également une Sainte Chapelle : le duc Jean de Berry, frère du roi Charles V, l’a fondée. Elle a été dédiée au Saint Sauveur. Elle ressemble, de par sa forme, à la Sainte-Chapelle de Paris, et l’on y voit la sépulture des ducs de Berry et celle de la reine Jeanne, épouse [répudiée] du roi Louis XII.
Cette chapelle est une ancienne église. On m’y a présenté, ainsi qu’à d’autres Allemands, de très précieux ornements sacrés. Le duc de Joyeuse les a inspectés, dans le temps, lors d’une visite. D’après ce qu’on m’a indiqué, il a déclaré qu’entre Rome et Bourges il n’avait rien vu d’aussi splendide, en fait de trésors ecclésiastiques ! Tout d’abord, je me souviens d’un hanap taillé dans une grosse pierre précieuse verte comme l’émeraude, serti d’or et travaillé avec le plus grand art. On a envoyé cette coupe précieuse à Rome et ailleurs pour la faire estimer. Mais, d’après ce que les gens nous ont dit, il n’a pas été possible de trouver un maître orfèvre qui soit capable de procéder à cette estimation, ni qui puisse déterminer dans quelle substance précieuse avait été sculpté ce pichet. Il était pourvu d’un pied ornemental et il pouvait contenir environ un quart de mesure bâloise ou Baselmass [soit 35.5 cl, n. d. t]. Cette œuvre d’art passait ici, nous disait-on, pour un trésor incroyable.
On nous a montré aussi une grande croix. De tous côtés, elle était garnie de très grosses pierres précieuses et de belles perles, chacune de la taille d’une noisette. Et puis, sur cette croix, des rubis, des turquoises énormes, et encore des émeraudes, des saphirs, etc. Une valeur inimaginable, cette croix !
Nous vîmes aussi la grande couronne d’or du duc de Berry, sculptée en or massif, pur, lourd… Les vêtements de messe, chasubles et ornements d’église enfilés par les prêtres étaient différents presque à chaque jour de fête, avec des images et historiettes brodées sur soie, velours et satin ; ces broderies étant elles-mêmes de soie, d’or et d’argent, très artistement et précieusement exécutées. Et puis, par là-dessus, comme toujours, une avalanche de pierres précieuses parmi lesquelles quantités de perles orientales du plus haut prix. Le tout étant appliqué de telle manière, en forme d’ornementation, que ma plume se refuse à la description ! Il y en avait tellement, une si grande quantité, que nous pensions que ça ne finirait jamais.
Ces objets hautement décoratifs et bien d’autres du même genre étaient conservés dans une crypte, enfermés à clé, cadenassés dans des caisses ; mais tous nous furent montrés, du plus petit au plus magnifique.
Ensuite, nous avons observé un lustre en bronze, pendu à la voûte, au centre de l’église ; ça m’a rappelé celui de la cathédrale de Metz. On pouvait le munir de trois centaines de cierges. Nous avons vu aussi, dans ce sanctuaire, une sculpture sur bois qui représentait un très grand cerf, à l’image d’un animal du même genre qui fut capturé dans le royaume de France, à ce qu’on dit ; c’est le fondateur de la chapelle qui a installé ici la statue de cette bête. Non loin de là étaient suspendus de gigantesques ossements..
Le tombeau .
Histoire et description.Le tombeau commandé du vivant du duc au sculpteur Jean de Cambrai n'était pas terminé a la mort de ce dernier se sera le roi Charles VII qui en 1449 après avoir payé les héritier du sculpteur( mort en 1438) pour le gisant qui décidera d'achever la sépulture .pour ce faire deux sculpteur seront sollicité :Etienne bobillet et Paul Mousselman ce seront eux qui exécuterons la deuxième série de pleurant .
Le tombeau faisait 2metre 95 de Long le soubassement était orné de pilier entre lesquelles était placé des pleurant le gisant du duc était représentait en tenue d'apparat avec une couronne ducale et il devait tenir un sceptre disparus avant 1756 et dans sa main droit une banderole qui souligne le caractère transitoire de la haute naissance et des richesse au pied du gisant un ours son animal emblématique le gisant reposait sur une dalle de marbre noire sur lequel une inscription indique quelle fut commandée par Charles VII en 1450.
EN 1756 le tombeau et placé dans la cathédrale de Bourges. Mais en 1793 le soubassement et détruit et les pleurants dispersés; seul reste le gisant et la dalles qui sont épargnées après la tourmente. Ils sont déposé dans la crypte sur un simple socle de pierre. Quant aux soubassements plusieurs fragments se trouvent dans les musées ainsi que nombre de pleurants que l''on retrouve au Louvre au Met de New York mais aussi au musée de Berry à Bourges .
Photos du tombeaux et des pleurant Le gisant et la dalle dans la crypte avec derrière une statue du duc provenant de la sainte chapelle .
détail du gisant
reconstitution en plâtre du tombeau
pleurant conservé au met
un des pleurant conservé au Louvre
Fragment d'un pilier
restitution du tombeau du duc
Vue de la sainte chapelle
restitution de la sainte chapelle
Au plaisir.
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