Saint-Denis, cimetière des Rois
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 Le sacre de Catherine de Médicis à Saint-Denis (1549)

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Alexandre Lenoir

Alexandre Lenoir


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Localisation : Musée des Monuments français ... à Paris

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MessageSujet: Le sacre de Catherine de Médicis à Saint-Denis (1549)   Le sacre de Catherine de Médicis à Saint-Denis (1549) Icon_minitimeJeu 14 Avr - 15:29

Le couronnement de Catherine de Médicis à Saint-Denis (10 juin 1549)

Le sacre de Catherine de Médicis à Saint-Denis (1549) Zira01
(C) RMN

Le sacre de Catherine de Médicis devait être somptueux, devant surpasser les splendeurs du sacre de la reine Eléonore en 1531, celle-ci ayant été d'une dynastie plus prestigieuse que les Médicis.

Le samedi 8 juin, Henri II et Catherine de Médicis furent accueillies à l’abbaye de Saint-Denis par le vieux cardinal de Bourbon.
Le dimanche 9, le souverain touche les écrouelles dans les cloîtres de l’abbaye.

L’aménagement de la grande église
La nef de la basilique a été somptueusement aménagée. Philibert de L’Orme a érigé des estrades dans le chœur.
Le colossal travail de ces échafaudages avait été mené à bien dès la fin mai par le maître-charpentier du Roi Jean Armenant (ou Allmenant) pour un prix forfaitaire de 750 livres.

A droite du maître-autel une petite tribune, destinée au Roi, est construite en planches ; ses fenêtres sont tendues de « cage d’osier » pour permettre à Henri II de suivre la cérémonie sans être vu.

La principale estrade est gigantesque : elle barre la nef et fait face au maître autel, est haute de 19 gradins. Les 13 premiers forment des banquettes où doivent prendre place les principaux personnages de la Cour.
Tout au sommet de l’estrade, et en son centre, sur une plate-forme, s’élève le trône de la reine, surmonté d’un dais.
L’ensemble de cette tribune est tendu d’un tapis de drap d’or frisé, le baldaquin du trône est drapé de velours bleu-vert semé de fleurs de lys d’or, les gradins sont revêtus de velours cramoisi brodé des lettres d’or K et A, initiales de la reine, les balustrades sont ornées de toiles d’or et d’argent.

Dans le chœur, à droite, deux tribunes surmontent les sépultures de Dagobert et redescendent jusqu’à la croisée du
Transept au niveau de l’emplacement du tombeau de Saint-Louis : l’une est destinée aux princes, l’autre aux chevaliers de l’ordre royal de Saint-Michel.
Sur le côté gauche du chœur, deux autres tribunes sont réservées aux ambassadeurs et aux dames de la maison de la reine.

Près de l’estrade des princes, une plate-forme doit être occupée par les capitaines de la Garde et une autre, au bas de la tribune des chevaliers de l’Ordre, par les dames qui remettront le vin, le pain, et l’argent des offrandes au cours de la messe.
Dans les bas-côtés, deux grandes estrades seront occupées par les dames, les demoiselles, et les gentilshommes de la cour. Des couloirs de circulation permettent à chacune et chacun de prendre sa place aisément.

Non loin du maître-autel, sur une estrade assez basse prennent place les chantres de la chapelle du Roi.


Les cortèges
Aux premières heures de la matinée du 10 août, la reine est revêtue, dans son appartement du palais abbatial, des vêtements du sacre. Elle les fera reproduire plus tard dans l’effigie de marbre ornant le lit de parade de son tombeau [ voir le sujet sur les gisants d’Henri II et de Catherine de Médicis]
Son surcot d’hermine et son corcet brillent de perles et de gros diamants, rubis et émeraudes. L’ample robe et le long manteau royal sont de velours pers (bleu à reflets changeants). Un semis de lys d’or y est brodé.

A 11h, les jeunes cardinaux Charles de Vendôme et Charles de Guise, entourés d’un brillant cortège de princes et de princesses, vont chercher la reine à l’abbaye et la conduisent dans la grande église.

Les 200 gentilshommes de la maison du Roi, les chambellants, les gentilshommes de la chambre ouvrent le cortège, précédant les chevaliers de l’ordre royal en grande tenue.
Après les trompettes, les hérauts d’armes, et les huissiers de la chambre portant leurs lourdes mases dorées, le connétable de Montmorency s’avance, brandissant son bâton de grand maître enrichi d’or. Entre les deux cardinaux, on voit apparaître la reine. Deux princes du sang, le duc de Vendôme et le comte d’Enghien, tiennent les pans de son manteau. Les deux duchesses de Montpensier et la princesse de La Roche-sur-Yon portent la queue.

Les dames portent sur leur coiffure des diadèmes de duchesse ou de comtesse. Elles sont vêtues de corcets et de manteaux de velours pers ainsi que de surcots d’hermine enrichis de pierreries de grande valeur.

Après la reine vient Marguerite, la sœur du roi, puis un rang après marchent les duchesses douairières de Vendôme, d’Estouteville et de Saint-Pol. Puis les duchesses de Guise et de Nevers.
Au troisième rang parmi les princesses s’avance Diane, duchesse de Valentinois, en compagnie d’Anne d’Este, la toute récente épouse de François de Guise, duc d’Aumale.
Le vicomte de Turenne porte la queue du manteau de la duchesse d’Aumale et henri de Damville, fils cadet du connétable de Montmorency, celle du manteau de Diane.
Le rang suivant est tenu par l’épouse du connétable qui accompagne Diane de France, bâtarde d’Henri II, alors âgée de 11 ans et déjà fiancée à Orazio Farnèse.
Le dernier rang des princesses est occupée par mademoiselle de Nemours et par la marquise du Maine qui n’est autre que Louise de Brézé, fille de Diane, épouse de Charles de Guise.
La fille ainée de Diane, Françoise de Brézé, duchesse de Bouillon, épouse du maréchal de La Marck, clôt le cortège des princesses en sa qualité de dame d’honneur de la reine. Splendidement vêtue, elle va assumer dans la cérémonie l’une des principales fonctions.

La cérémonie
La reine pénètre dans le chœur et s’agenouille devant le maître-autel où le vieux cardinal Louis de Bourbon, archevêque de Sens et abbé de Saint-Denis, entouré de l’archevêque de Vienne et de 22 évêques, donne à Catherine un des reliquaires du trésor à baiser.
Puis la reine s’assoit sur son trône et les princesses prennent place de part et d’autre des banquettes.
Diane et sa fille, la marquise du Maine, prennent place au sommet de l’estrade, à droite de la reine.
La petite bâtarde Diane de France est assise à gauche du trône.
La maréchale de La Marck est en avant du trône de la reine.

Après une oraison, la reine descend devant le maître-autel pour le cérémonial du sacre.
Le cardinal de Bourbon pratique l’onction de l’huile sainte sur le front et sur la poitrine de Catherine. Puis il passe l’anneau, lui remet le sceptre et la main de justice, et enfin soutient avec le duc de Vendôme et le comte d’Enghien la grande couronne royale au dessus de la tête de la reine.
Mais le couronne rituelle, trop lourde pour être portée, est remplacée par une autre couronne, petite, toute couverte et enrichie de diamants, rubis et perles .

Les princes du sang raccompagnent la reine jusqu’à son trône, tandis que le jeune prince de Condé, Louis de Vendôme, dépose la grande couronne royale sur un escabeau placé devant la maréchale de La Marck.

Une messe solennelle est alors célébrée par le cardinal de Bourbon, assisté de quatre évêques comme diacres et sous-diacres.
La dame d’honneur veille au bon déroulement de la cérémonie. Elle donne à Mademoiselle la Bâtarde le livre d’heures de la reine et à l’épouse du connétable un livre de prières qu’elles remettent à Catherine.

Après le Credo, les trois dames chargées de la garde des offrandes montent sur la tribune : la maréchale de Saint-André, la belle Silvia, fille du comte Galeotto Pic de La Mirandole, fidèle allié italien de la France, et enfin la comtesse de Saint-Aignan.
La dame d’honneur les accueille sous le dais royal et préside à la remise des offrandes : la maréchal de Saint-André remet un pain doré à la duchesse de Guise et un pain argenté à la jeune duchesse de Nevers. Silvia Pic remet la burette de vin à la duchesse d’Aumale et la comtesse de Saint-Aignan tend le cierge de cire vierge auquel sont attachés treize pièces d’or, à la duchesse de Valentinois.
Les quatre princesses accompagnent Catherine qui se lève pour déposer ces présents sur la table du maître-autel.

Il est à noter que c’est le seul moment de la messe royale où les dames peuvent assumer une fonction quasi-liturgique. On comprend donc que leur désignation revêt une grande importance.
Diane de Poitiers y est incontestablement mise à l’honneur, ainsi que ses deux filles, ce qui les hisse au rang des plus grandes princesses, siégeant même sur la plate-forme où trône la reine.

Avec une fausse modestie, Diane a revêtu d’élégants vêtements blanc et noir – les couleurs du veuvage, mais aussi celles du roi… Elle passe majestueusement devant le maître-autel, devant la loge aux fenêtres grillagées où elle sait que l’observe Henri II.

Après la bénédiction finale, le cortège se reforme derrière le connétable et reprend le chemin des appartements royaux. Un des hérauts d’armes crie : « Largesse ! »
Le trésorier de la reine jette en direction de la foule massée dans la nef une bonne somme d’or et d’argent.

Princes et dames, grands officiers et ambassadeurs se retrouvent dans l’abbaye pour un banquet somptueux.

Suivront les grandes entrées dans Paris.
Le dauphin François, âgé de 5 ans et demi, quitte Saint-Denis le mardi 11 juin avec ses officiers et serviteurs et un cortège de dames et de seigneurs.
La grande entrée du Roi aura lieu en grand appareil et au milieu de nombreuses festivités le 16, celle de la reine le 18.




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